•  

     

    Après avoir obtenu un premier prix de comédie au conservatoire, elle entre à la Comédie Française en 1881 où elle se spécialise dans des rôles d’ingénue. En 1888, elle quitte la scène et épouse Georges Laguerre, avocat et député boulangiste. Grâce à lui, elle fréquente les milieux politiques et journalistiques de l’époque et s’initie au journalisme en publiant ses premiers articles dans La Presse, journal que dirigeait Laguerre.

    Suite à son divorce en 1891, elle entre au Figaro et crée la rubrique « Courrier ». En 1896, le journal l’envoie au Congrès féministe international qui se tient à l’hôtel des Sociétés savantes. Ce congrès va bouleverser sa vie car elle décide dorénavant de se consacrer à la défense des droits de la femme.

    L’année suivante, elle fonde La Fronde, situé 14 rue Saint-Georges ; le premier numéro paraît le 9 décembre 1897. De la direction à la rédaction en passant par la typographie, c’est un journal exclusivement élaboré par des femmes. Les articles parlent non seulement des femmes mais aussi de tout sujet lié à l’actualité : politique, littérature, sport, finance, etc. Pour couvrir certains événements, les journalistes doivent parfois d’ailleurs obtenir des autorisations spéciales ; en effet, certains lieux tels que L’Assemblée ou la Bourse de Paris sont à cette époque interdits aux femmes.

    Ce fut un quotidien jusqu’en 1903 puis il devint mensuel jusqu’en 1905. De nombreuses plumes y ont collaboré telles que Séverine, Marcelle Tinayre, Lucie Delarue-Mardrus ou Clémence Royer. (Source wipikedia)

    La Fronde, 15 décembre 1902
    Marguerite Durand

    En 1896, un Congrès féministe international dû à l’initiative privée tenait ses assises à Paris, à l’hôtel des Sociétés savantes.

    Malgré les travaux de femmes et d’hommes éminents, malgré la considérable somme de talents mis, en France, au service de la cause féministe depuis l’époque où Condorcet s’éleva de la façon que l’on sait contre ce qu’il appelait : « l’inepte préjugé de l’inégalité des sexes », le féminisme était alors, dans notre pays, taxé, par le plus grand nombre d’utopie malsaine et néfaste, ses apôtres et ses adeptes, de fous, de détraqués, au moins d’originaux.

    Aux femmes particulièrement, aux jeunes, à celles que la vie n’avait point encore trop douloureusement éprouvées, le féminisme apparaissait comme un ridicule dans  lequel une femme, soucieuse de sa bonne renommée, ne pouvait tomber sans perdre tout charme et toute grâce. Oser écrire, oser parler, oser agir sans l’abri du masque ou de l’éventail, n’était-ce pas sortir de cette réserve que les mœurs, les lois, les religions ont de temps immémoriaux, recommandée ou imposée aux femmes comme étant leur plus belle parure ?
    Aux hommes le forum, aux femmes le foyer… Ainsi pensait la majorité.
    J’étais alors de la majorité.

    L’annonce d’un congrès féministe m’eût donc, comme tant d’autres, laissée indifférente si je n’eusse lu dans un journal d’alors que les étudiants avaient résolu d’y aller faire du « chahut ».
    Ce fut avec l’espoir de m’amuser beaucoup des plaisanteries de ces messieurs et de l’émoi des bonnes dames qui en devaient être l’objet, que je me dirigeai vers l’hôtel des Sociétés Savantes.

    J’en revins dans des dispositions très différentes. Le premier moment de tumulte passé, chacun s’était vite aperçu que le bon sens n’était pas du côté des tapageurs et prenait intérêt à ce que disaient à la tribune, éloquemment ou de façon naïve, des femmes venues de toutes les parties du monde pour exposer les revendications de leurs sœurs opprimées.

    Méditer sur la justesse de ces revendications, en reconnaître le bien fondé et considérer comme un devoir social d’aider à leur triomphe par leur divulgation, voilà ce qui m’amena à concevoir l’idée d’un grand journal féministe où, quotidiennement, des femmes défendraient les intérêts des femmes.

    Dans mon écrin étaient vingt-deux perles patiemment collectées une à une pendant des années. Perles sans défaut, perles parfaites de forme et d’orient et destinées à composer un collier rare. Leur prix fut le capital de la Fronde.

    La France, à ce moment, commençait à être en proie au trouble que l’affaire Dreyfus suscita et qui, depuis, prit l’intensité que l’on sait.
    Lancer un journal nouveau et ayant une originalité alors que l’attention publique était orientée d’un tout autre côté, c’était aller à un échec.
    J’hésitais, et pour cette seule raison, je retardai de quelques mois, l’apparition de la Fronde que certains se sont plu et se plaisent encore à représenter comme ayant été créée pour servir la cause d’un juif condamné.

    À l’heure actuelle, je ne connais pas encore personnellement ce juif aperçu au Conseil de guerre de Rennes et dont les rapports avec la Fronde et sa directrice, se sont bornés à l’envoi d’une carte de remerciements quand la grâce présidentielle eut mis fin à la principale, à la plus douloureuse partie du drame qui émotionna le monde.

    À l’époque où parut la Fronde, la bataille était générale et si acharnée qu’il était matériellement impossible de ne pas se ranger dans l’un ou l’autre camp. Je conduisis la Fronde  vers celui où pour moi brillait la vérité et je l’enrôlais sous sa bannière à un moment où il y avait du courage à le faire… car les femmes plus amoureuses de formules que de logique n’étaient pas avec ceux qui défendaient alors l’innocent. ..

    La Fronde fut qualifié de journal dreyfusard et ses rédactrices insultées gravement par ceux qui se vantent encore chaque jour d’être les conservateurs des vieilles traditions françaises au premier rang desquelles figuraient pourtant l’élégance et la courtoisie. La Fronde riposta et les pierres qu’elle lança firent quelques blessures…

    Le moyen de détruire une légende n’est point encore trouvé. Toutes les légendes créées autour de la Fronde fondée pour défendre un juif, de la Fronde subventionnée par des juifs et subventionnée dans de spéciales conditions continueront donc à vivre, malgré leur invraisemblance, dans l’esprit de ceux auxquels il a plu de les accréditer.

    La 9 décembre 1897 paraissait le premier numéro du quotidien dirigé, administré, composé uniquement par des femmes. Jamais pareille tentative n’avait été faite...
    Les confrères saluèrent unanimement celle qui l’avait osée.
    Puis quelques-uns d’entre eux exprimèrent leur désillusion…

    La Fronde était un journal comme les autres journaux…pas plus amusant !! On y trouvait matière à discussion, non à plaisanterie. Vite, elle fut baptisée : « Le Temps en jupons ». Cette critique était le seul compliment qu’elle pouvait ambitionner.
    Être pris au sérieux, être compté, dès son début, parmi les journaux importants, parmi les grands journaux, c’était un succès inespéré.
    Beaucoup prétendirent que les compliments avaient été d’autant moins ménagés qu’on jugeait l’œuvre éphémère…

    Logiquement, dans un journal dirigé par une femme et composé uniquement de femmes, la Discorde, le Potin, la Jalousie devaient promptement tout détruire. « Elles se grifferont la figure avant quinze jours et s’arracheront les cheveux », prédisait-on.

    Cinq années ont passé sur ces sinistres pronostics ! Cinq années au cours desquelles plus de dix journaux d’hommes sont nés, ont vécu et sont morts ; cinq années pendant lesquelles sont venus jusqu’à nous les bruits de quantité de duels, de gifles données et rendues dans des rédactions d’hommes et les rédactrices de La Fronde, rédactrices de la première heure qui sont encore celles d’aujourd’hui, possèdent toujours leurs ongles, leurs cheveux et n’ont, sur aucun terrain, blessé personne.

    Ce n’est pas dans le fait, prétendu bien à tort extraordinaire, de faire vivre des femmes en bonne harmonie que gisait la difficulté. Les êtres raisonnables, qu’ils soient de sexe masculin ou de sexe féminin se comportent raisonnablement dans tous les cas, dans toutes les circonstances. Les femmes que je choisis étant intelligentes ne pouvaient agir comme des sottes.

    Mais si, de tout temps, les femmes écrivirent, le journalisme militant leur était étranger. Aucune, à part peut-être Séverine, n’avait avant la Fronde, exercé en France un métier qui consiste à pénétrer partout, en tout temps, à toutes heures, à se déplacer suivant les nécessités de l’information et que seuls peuvent exercer ceux qui sont libres de leur personne, de leur temps.
    Les convenances de famille ou mondaines furent les plus sérieux obstacles au recrutement des rédactrices…, obstacles qu’il fut malaisé d’aplanir.

    Puis, où chercher  un public ? dans quelles classes de la société La Fronde recruterait-elle ses lectrices ?

    Elle pouvait espérer la clientèle des femmes ouvrières dont elle servait les intérêts… Les femmes ouvrières n’ont pas le temps de lire… d’ailleurs, dans leur budget, un sou est un sou et l’on a un petit pain pour le prix d’un journal.  
    On pensa que les oisives, les heureuses de la vie enfin averties s’intéresseraient au sort  de leurs sœurs infortunées… Bien moins encore que les ouvrières, les mondaines ont le temps de lire. Personne n’est plus occupé qu’une femme qui n’a rien à faire.

    C’est dans les milieux intellectuels que La Fronde devait trouver son véritable terrain et la liste de ses abonnés étonneraient bien des gens par son éclectisme.
    Il y figure actuellement deux impératrices, des princes, des savants, des artistes, des généraux, des hommes d’Etat et des gens d’Eglise. Seul parmi ces derniers, le père Dulac n’a pas été fidèle ! Il s’est désabonné cette année « faute de ressources nécessaires pour continuer », m’a t-il écrit. Avis aux âmes charitables.
    Mais parmi les lecteurs et lectrices de la Fronde les membres de cet admirable personnel enseignant qui est la gloire de ce pays sont les plus nombreux et nombreuses et nous sont les plus chers, car si nous défendons leurs intérêts, ils sont les précieux auxiliaires de notre œuvre.

    Les idées nouvelles qu’ils inculquent aux jeunes cerveaux préparent des générations de femmes conscientes de leurs droits et de leurs devoirs qui seront mères plus clairvoyantes parce qu’instruites, et des générations d’hommes qui seront meilleurs par ce que plus justes.

    Pendant cinq ans, qu’a fait La Fronde ?

    D’abord, elle a vécu, ensuite elle a lutté, souvent elle a vaincu. Mais ses victoires qui sont celles du féminisme ne sont point à rappeler, ses lecteurs ont à toutes applaudi.

    Ce que je tiens à dire et à redire, c’est que La Fronde ne fut pas qu’un journal : elle fut une œuvre sur l’utilité de laquelle les femmes ne se sont jamais méprises, vers laquelle elles se sont, dès le début précipité en tourbillon, avec l’ardeur des papillons que la lumière attire pour y trouver conseils et protection.

    En les y recevant, quels abîmes de misères, de tristesses, d’ignorance n’ai-je pas eu à sonder ! Quels trésors d’énergie, de persévérance, de courage physique et moral n’ai-je pas eu à admirer !

    J’ai entendu gémir les mères sans pain demandant à quelle porte frapper. J’ai vu pleurer les veuves, les abandonnées, celles qui, ayant réuni sur un seul être tous leurs espoirs et toute leur affection sont, après le deuil ou la séparation, les tristes épaves que la société rejette brutalement. Beaucoup étaient, la veille encore, riches et considérées. Obligées subitement de gagner leur vie, que pouvaient-elles tenter sans métier, sans profession ? La plupart avaient eu une dot, considérable quelquefois. Le mari avait tout mangé ou perdu dans des entreprises. Elles n’étaient au courant de rien ! L’administration de la fortune conjugale, est-ce que cela regarde les femmes ? Est-ce qu’elles sont seulement voix au chapitre ? Est ce qu’elles ont seulement le droit de parler des biens qu’elles ont apportés si des parents prudents n’ont pas songé à les marier sous un régime qui sauvegarde leurs intérêts ? Quand elles se permettent une question, on leur donne… si le maître est bien disposé… des explications auxquelles elle ne comprend rien. Elles signent des papiers, des procurations, des actes sans savoir… Ou ? quand ? auraient-elles appris ?

    Qui n’a pas entendu ce que j’ai entendu ne peut se faire une idée de la crédulité, de l’ignorance de certaines femmes.  

    Des misérables en abusent…
    Il ne faut pas s’étonner que  leur nombre ne soit pas plus considérable encore car le métier est vraiment trop facile.

    Celles qui ont  des relations, des amis peuvent espérer se tirer des griffes qui les enserrent, mais les autres : les isolées, les peureuses, celles qui n’osent pas même élever la voix pour expliquer leur cas, qui sont bafouées, régulièrement condamnées en justice parce que la timidité les empêche de trouver le mot qu’il faudrait dire, l’explication qu’il faudrait donner.

    La Fronde, dans une seule année a procuré des emplois à plus de six cents femmes…

    Une œuvre, ne se réclamant pas de la philanthropie, osant publier franchement : « Ici, on ne fait pas l’aumône ; on conseille et l’on s’entraide », voilà ce que La Fronde  continuera d’être, je l’espère, entre les mains de celles qui mont aidée à la créer.  

    Cette œuvre socialement est plus utile que beaucoup de celles qui ont su recueillir pour nourrir des mendiants professionnels et faire des rentes à des paresseux les millions de « généreux donateurs ».
    Il faut souhaiter que d’autres que moi le comprennent..

    J’ai, pendant cinq années, donné à La Fronde journal, à La Fronde œuvre,  tout ce que j’ai pu lui donner ; cœur, dévouement, travail, tout mon temps et… d’autres choses encore. Mais tout effort épuise. Il ne faut pas que La Fronde œuvre, que La Fronde journal souffre de ma fatigue.

    Je quitte le gouvernail, mais c’est pour prendre rang parmi l’équipage plein de zèle, de talent et d’intelligence qui, pendant cinq années, navigue calmement sous mon commandement et qui peut maintenant commander à son tour.

    La Fronde est aujourd’hui la propriété de ses rédactrices réunies en coopération. Avec elles, elle prospérera. Elles ont à présent plus de pouvoir que moi… et n’ont pas tardé à m’en donner la preuve en me refusant le congé d’un mois que je sollicitais et que je croyais avoir gagné ! Voilà bien l’ingratitude !        
     
    (  / Archives historiques de Marie-Victoire Louis)


    votre commentaire
  • C'est là que j'ai commencé à rire,à fou rire, et ça s'est répandu comme une traînée d'essence enflammée. Papa ne savait pas trop lequel de ses nerfs pincer pour assurer quand l'hiralité l'a pris à la gorge, aux tripes. Et pendant cinq bonnes minutes le rire a mis le feu à tout ce qui proliférait dans les collines, aux herbes, aux fleurs, aux papillons, la rivière et les scorpions flambaient et riaient. Et bien sur j'ai fait pipi dans ma culotte, à mon avis j'étais pas la seule. Papa s'est rincé la figure au bord de l'eau ; maman s'est laissée tomber dans le hamac, épuisée de bien-être. Après, tout alla mieux...
    Extrait "La nuit où Ben eut chaud" de  Yann Queffélec

     Photo Voyelle


    votre commentaire
  •  


    Chéri a faim...
    - Qu'est ce que tu veux manger ?
    - Je sais pas...quelque chose de bon. 
    J'analyse sa réponse car peut-être est-ce un message de détresse ? Est-ce que ça veut dire qu'il a envie d'un menu spécial OU ce qu'il a mangé la veille n'était pas à son goût ? Ma susceptibilité me fait défaut et prend le dessus. Direction cuisine ! Y a plus rien dans le frigo ! Regard bref sur l'étagère puis sourire en coin.
    - Des pâtes, ça te va ?
    - Y a pas autre chose ?
    - Non, le frigo est vide et
    je fais les courses demain. Alors ?
    - Comme tu veux. ( ça m'agace ! )
    Allez, c'est parti ! une gamelle d'eau, thermostat 12, un filet d'huile d'olive et quelques grains de gros sel.
    - Tu veux du gruyère ?
    - Comme toi. ( ça m'agace ! )
    - J'en prends pas ! Du beurre ou de la crème ?
    -Comme toi. ( ça m'agace ! )
    - y a les deux. ( mais en ouvrant le pot de crème, j'aperçois des moisissures sur le couvercle, alors ça sera du beurre... une noisette pour moi car je suis au régime )
     A la fin du repas, je lui demande l'air de rien si c'était bon.  Il me répond d'un air blasé que ce n'était que des pâtes et qu'il n'y avait rien d'extraordinaire. Quelle gourde ! Il n'a pas tort.
    - Du dessert ?
    - Qu'est ce que tu proposes ?
    - Des fruits.
    - Il reste du fromage blanc ?
    - Non. Des fruits ?
    - Y a quoi ?
    - Pomme, banane, poire.
    - Banane.
    - Tu veux du chocolat fondu avec ?
    - Comme toi. ( ça m'ounerve ! )
    - Je prends pas de dessert.
    - Comme tu veux. ( ça m'agace ! )
    Allez, un effort que diable ! une petite douceur pour lui faire plaisir ! Une barre de chocolat noir, du lait et 2 minutes au micro-ondes. Voilà, c'est prêt !
    - C'était bon ?
    - Ouais.
    Je ferai mieux demain, c'est promis. GRATIN DE PÂTES ( car il en reste, j'en fait toujours trop ) et fromage blanc à la confiture.
    Voyelle


    votre commentaire
  • 1001721.jpg

     

    Le jardin est peuplé de “Bestioles” qui grattent, piquent, gratouillent, chatouillent, rampent, volent…Il m'a fallu beaucoup de patience pour être acceptée parmi eux. Quand ils ont compris que j'étais leur alliée, que je pouvais les sauver d'un tas d'ennuis, ils me nommèrent Princesse de leur royaume '' Princesse Petits Pieds''. J'ai donc installé mon palais ( une couverture) parmi les fleurs, les arbustes et les herbes folles. En prenant bien garde de ne rien détruire, je déplace mon palais selon l'affluence de la circulation. Souvent, je m'installe entre la ruelle des Mille-Pattes” et l'avenue des Fourmis, ce qui permet parfois d'éviter les conflits entre eux. Je veille au grain et mon autorité de princesse sait se faire valoir. Le jardin est interdit aux volatiles de toutes espèces. Tout autour du jardin ( mon royaume ) sont installés des miradors éoliens. “Merle Moqueur” qui vit dans le cerisier au sud du royaume, jugé trop vorace, est interdit de séjour. Il s'aventure parfois à survoler notre territoire pendant ma sieste, histoire de narguer, mais il respecte le traité de paix qu'il a d'ailleurs signé de ses propres plumes. Pendant toute la journée, il se gave de cerises. Nous récupérons au fil des jours, un nombre considérable de noyaux qui nous servent à boucher les trous des galeries souterraines pour éviter les inondations meurtrières des orages.

    Il a fallu vingt kilomètres de papier afin que toutes les bestioles puissent signer le traité à coups de mandibules, de pattes, de griffes, de baves, de crachats et vomitifs nectarisés. Les “Grands Pieds” ne sont pas non plus les bienvenus. Ils détruisent tout sur leurs passages incessants. Une attaque piéton peut-être fatale au royaume. Descendante directe des “Grands Pieds (c'est écrit sur mon acte de naissance) je devais trouver une solution pour faire règner l'ordre et le respect. Le soir même dans mon lit, je rédigeai un réglement extérieur qui devait être présenté au clan des ”Grands Pieds” le lendemain. Ils l'acceptèrent sans broncher et le signèrent d'un baiser sur ma joue (signe d'amitié) après leur avoir annoncer que j'aurai la lourde tâche de cultiver, de désherber et d'arroser régulièrement le royaume. C'était le prix à payer. Mes amis “Bestioles” étaient fiers de moi et besclamaient de joie…

    © voyelle

     


    votre commentaire
  • miserere0x300.jpg

    Miserere

    Auteur : Jean-Christophe Grangé
    Maison d'édition : Albin Michel
    ISBN : 978-2226188465
    Préface :
    Genre : Littérature Française
    Parution : 03.09.2008 

     

    Etrange assassinat d un chef de chorale d'origine chilienne dans l'église arménienne de Paris. Disparitions de plusieurs enfants de choeur. Série de meurtres opérée selon un protocole macabre : perforation inexplicable des tympans, inscriptions tirées du Miserere d'Allegri, mystérieuses traces de pas autour des cadavres : pointure 36…
    Pour mener l'enquête, deux flics border line comme les aime Grangé : Kasdan, le vieux briscard à la retraite, et Volo le toxico, beau comme une rock star. Origines arménienne et russe. Deux hommes intelligents, acharnés, hantés par leur passé.
    Du pur Grangé, complexe, tourmenté, baroque. Un de ses meilleurs thrillers, peut-être le plus inquiétant, qui mêle enfance, torture (des bourreaux nazis aux bourreaux chiliens), expérimentations scientifiques ultimes et musique…
      

     

     

     


    votre commentaire

  • 1004780.jpg

    T
    out au bout du chemin, il y a la barrière. Après la barrière, il y a la cour.  Dans la cour, il y a la maison. Dans la maison, il y a la salle de bain. Dans la salle de bain, il y a les toilettes. Ouf ! Il était temps. Mais dans la salle de bain, il y a l'armoire. Et derrière l'armoire ? Une porte ! Et qu'est-ce qu'il y a derrière la porte ?...un cagibi ?… une cave ?… une grotte ?... Mais ?! C'est quoi ce bruit bizarre ? On dirait que ça se rapproche. Cela ressemble à une espèce de grognement et... que cela vient de...Ahhhhhhhhh! J'entends un monstre qui grogne...der...derrière l'armoire ! Vite, tires la chasse d'eau  et… cours !

    Zut ! J'ai oublié de me laver les mains. Tant pis ! Au moins j'ai réussi à sauver ma peau de petite fille. Heureusement que j'ai un pot de chambre pour la nuit. Mon petit coeur ne supporterait pas d'affronter un monstre en pleine nuit. Peut-être qu'il faudrait que j'en parle à maman ? Justement voilà qu'elle m'appelle, c'est sûrement l'heure du goûter. Je me précipite dans la cuisine, sur la table trône un magnifique gâteau avec son coulis au chocotat encore chaud. Je ne peux pas m'empêcher d'y gôuter. Mon doigt  est dégoulinant de coulis. Hum ! Cet outrage à l'art culinaire de maman me vaut une claque sur la main.                      

    - Laves-toi les mains avant ! me dit maman d'un air sévère. Devant l'évier, je remarque qu'il n'y a plus de savon. Maman me regarde en soupirant. - Ma chérie, pourquoi tu ne vas pas te laver les mains dans la salle de bain ?  Oups !

    © voyelle


    votre commentaire