• "Mademoiselle des palissages" est le premier volet de la Trilogie des servantes qui se déroule en Normandie. Il nous plonge dans une réalité historique et romanesque histoire qui ne manque pas de charme. L'émouvante servante qui portera plus tard le joli nom de Mademoiselle des palissages ( rapport à la vigne) nous raconte sa vie passée aux services des Miromesnils. 

     « Quand, peut-être au bout de l'an plus tard, la cuisinière du château vint sur ordre de sa maîtresse demander une servante, c'est fort naturellement que ma mère me proposa, sans même évoquer mes soeurs, pourtant plus âgées. Occupée à la soupe, le ventre gros d'un nouvel enfant dont je ne sus jamais rien, elle m'ordonna de faire mon baluchon. Le coeur pris dans un étau de joie, je m'exécutai, quittai la masure sans un regard, sans un mot d'adieu ni de ma mère ni de mes soeurs, mes frères étant sans doute aux champs avec le père. Je ne me retournai pas, occupée à trottiner auprès de la cuisinière qui, malgré ses allures d'ogresse puant le graillon, se croyait trop supérieure pour seulement m'adresser quelques mots. Pour la première fois de ma vie, je passai le saut-de-loup, la grille, et longeai le potager avant d'entrer dans la cuisine. Je reconnus l'abbé Raulin, sommeillant au soleil sur le banc, entre les poiriers en espalier et les roses trémières, son bréviaire tombé à ses pieds. Dans la cuisine, on me mit devant une montagne de légumes, de pêches et de poires à éplucher et, sans un mot, je commençai mon ouvrage.»

    L'auteur fait référence à l'histoire de la vigne et du vin normand et du terrible hiver 1684, si polaire, que la mer gélera sur plusieurs milles. C'est à l'issue de cette circonstance climatique exceptionnelle que se produira la tragédie qui blessera à jamais le coeur et l'âme de la servante. J'aimé cette relation entre la servante et Noël à laquelle l'auteur accorde une complicité plus qu'attachante.

    Mademoiselle des palissages reste une touchante conteuse, elle nous transmet d'ailleurs l'attachement de l'auteur à certains lieux de la normandie, sa région de coeur.Et moi, je vous avoue mon attachement si fort à cette première partie qu'il a donné suite à la lecture du deuxième volet, dont je vous parlerai dans un prochain billet.

     

     en savoir + sur l'histoire des vignes en Normandie

     

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    Editions Robert Laffont - 2010

     

    4ème de couverture

    Patriarche hautain et cassant, craint et révéré de tous au château, le marquis de Miromesnil est un aristocrate normand à l'esprit volontiers conservateur, qui se montre moins intéressé par la conduite des destinées humaines que par sa vigne - la Viévigne -, à laquelle il consacre le plus clair de son temps. Etrange et funeste lien que celui qui unit si inextricablement le vieil homme à sa terre plutôt qu'aux siens. Ne prétend-on pas, d'ailleurs, que : « Le vin, c'est le désordre » ?...
    Noël est le petit dernier des Miromesnil - le ravisé, comme on a coutume d'appeler l'enfant non désiré, advenu sur le tard. Solitaire et mélancolique, le jeune homme éprouve une aversion profonde pour la passion exclusive et dévorante de son marquis de père. Au point qu'un jour, il en vient à souhaiter publiquement que quelque cataclysme les délivre de la tyrannie de la vigne. Peu de temps plus tard, l'hiver 1684, la malédiction prédite par le fils maudit se produit : un froid polaire s'abat durant plusieurs mois sur la Normandie ; la Viévigne ne s'en relèvera jamais.
    Si le père et son fils ne sont plus là pour conter la tragédie qui s'ensuivit, la servante des Miromesnil, témoin privilégié et héroïne à part entière du drame, se souvient... « Mademoiselle des palissages », comme l'avait surnommée le marquis pour son habileté à soigner la vigne, rend le plus vibrant des hommages à l'enfant réprouvé du château, dont elle était secrètement éprise. Avec Mademoiselle des palissages, roman historique au récit haletant, Martine Marie Muller inaugure de brillante manière sa Trilogie des servantes.
    les premières lignes



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  • Today pour "un lundi parmi tant d'autres", c'est un spécial   St Valentin chez zaza. Alors de mon côté, je vous ai préparé un petit cocktail de coeur et du coeur, je vous laisse donc découvrir :

    a)de délicieuses recettes chez Marie Laure d'Ô délices...

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    photo de Marie Laure Tombini

     

     

    b) Une jolie peinture de Dagmar Zupan "Hearts"...

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    c)une pincée de répliques de films...

     « Je l'aime comme une maladie et son remède à la fois, comme pluie et soleil, comme froid et chaleur.» Joseph Fiennes dans Shakespeare in love (1999)

     

    Je vous aime.
    J'étouffe.
    Je t'aime.
    Je suis fou.
    Je n'en peux plus, c'est trop.
    Et ton nom dans mon coeur a l'écho d'un sanglot.
    De toi, je me souviens de tout.
    J'ai tout aimé.
    Gérard Depardieu dans Cyrano de Bergerac (1990)

    « Croyez-le.
    Avant de vous voir, je n'avais jamais éprouvé que le désir, l'amour jamais. »
    John Malkovich dans Les liaisons dangereuses (1989)

    - Descendez rien qu'une minute.
    - Une minute, ce n'est pas assez.
    - Alors une heure.
    - Je ne peux pas.
    - Alors l'éternité.
    Richard Beymer et Nathalie Wood (1938 - 1981) dans West Side Story (1961)

     

    et d) j'ai gardé le meilleur pour la fin, 5.43 minutes de baisers de cinéma.Je vous laisse deviner mon préféré... hé,hé !!!


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    photo©Voyelle

     

    Je suis comme l'écureuil. Je stocke pour l'hiver, fait brrrrrr...Besoin de vitamines et tant pis si elles sont trop calorifiées. Je ne les met pas dans ma culotte comme la souris verte mais dans la brioche du matin et c'est plutôt malin m'a dit le singe d'Aladin sans ses 40 voleurs. 

     

    le p'tit + de Voyelle :

     

    Dans le tronc d'un platane

    Se cache une cabane.

    Un petit écureuil

    Est assis sur le seuil.

    Il mange des cerises,

    Tricote une chemise;

    Recrache les noyaux,

    Se tricote un maillot;

    Attaque les noisettes,

    Fait des gants, des chaussettes...

    Qu'importe s'il fait froid !

    Tant pis si vient l'hiver !

    Une maille à l'endroit,

    Une maille à l'envers :

    L'écureuil, fort adroit,

    Se fait des pull-overs.

    Jean-Luc Moreau

    pour "la photo du dimanche" chez Magda

     

     

     

     


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    photos©Voyelle

     

    Ils savent quand nous ne sommes pas au top de notre forme...elle a toujours été présente, me suivant dans l'escalier que j'ai monté presque à quatre pattes, ma chambre étant à l'étage. J'avais tout à porter de mains, livres, carnet de notes de mes lectures, stylo, portable et téléphone fixe, appareil photo...Sous son regard compatissant, je me suis laissé emporter par les mots, moi qui ne lit que le soir sous ma couette. J'ai dévoré 4 très bons livres, que je vous recommande, c'est tout ce que j'ai apprécié de ces jours lumbagotisés et M'zelle féline m'a aidé à ne pas me sentir trop seule.

     

    "Mon amour , ma vie" de Claudie Gallay

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      photos©Voyelle

     

    Mademoiselle des palissades" de Martine Marie Muller

    quelques mots notés...« Je compris ce jour là que le renoncement n'est pas dans la nature de l'homme, qu'on nous apprend la soumission et l'acceptation de la fatalité divine mais que la sève naturelle qui fait tenir l'humanité debout s'appelle l'espérance, indéracinable comme un chardon»


    "La servante de monsieur Vincent" de Martine Marie Muller

    quelques mots notés...« Aimer c'est entrer dans l'éternité. Ne pas accepter la toute puissance de l'amour c'est refuser l'accomplissement de sa propre existence.»

     

    "La couleur des sentiments" de Katryn Stockett

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        photos©Voyelle

     

    ... et la douce endormie tout près de moi...chutt !!!!!!!

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    photo©Voyelle

     

    Voilà, c'était mon Instant.T pour Nikit@

     


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  • Hundred Hall a tout perdu de son charme et de sa romance mais en rien de son envoutante architecture.

    L'auteur y est pour quelque chose, il se sert du personnage de Faraday, docteur respectable, pour nous conter la succession d'évènements étranges qui s'y déroulent. Tous les personnages sont ambigus et semblent être hantés par un passé plus ou moins douloureux. L'histoire nous emporte allègrement et sans répit dans un suspens Hitchcockien et dans un fantastique à la Edgard Poe. Lecture très intense où la lutte contre le sommeil devient un véritable challenge. Et j'ai gagné !!!!


    EXTRAIT CHOISI (p.14) :

    (...) Lorsque je revis la maison - presque trente ans après cette première visite, et peu après la fin d'une autre guerre - , je fus consterné par les changements intervenus. C'est de manière prafaitement fortuite que je me retrouvai là, car les Ayres avaient pour médecin mon associé, David Graham ; mais ce jour-là, il avait une urgence, de sorte que la famille dut faire appel à un autre médecin, et ce fut moi. Je sentis le coeur me manquer à l'instant même où je pénétrai dans le parc. Je me souvenais d'une longue allée menant à la maison, bordée de massifs de rhododendrons et de lauriers parfaitement entretenus, mais le parc était à présent si négligé que ma petite voiture eut du mal à se frayer un chemin jusqu'au bâtiment. Lorsque je me fus enfin extirpé des buissons pour me retrouver sur un espace de gravier, Le Hall se dressant juste devant moi, je serrai le frein à main et restai figé, atterré.

     

    9782264052377

    Editions 10/18 - 2011

    Traduit de l'anglais par Alain Defossé

     

    4ème de couverture

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la demeure d'Hundreds Hall n'est plus que l'ombre d'elle-même : loin de sa splendeur passée, d'étranges événements se succèdent et distillent entre les murs un vent de terreur. Faraday, médecin de campagne, assiste la famille Ayres qui s'efforce de cacher la débâcle. À moins que le coeur du manoir ne soit rongé par un lugubre secret..

     

    Née en 1966 au pays de Galles, Sarah Waters a été libraire, puis enseignante. Dès son premier roman, Caresser le velours, qui a été adaptéà la télévision par la BBC, elle devient l'égérie des milieux gays. Avec son deuxième roman, Affinités, elle obtient le prix du Jeune Écrivain de l'année 2000 délivré par le Sunday Times. La publication de son troisième roman, Du bout des doigts, qui a remporté le Somerset Maugham Prize, marque sa consécration. Élue « auteur de l'année » par le Sunday Times, elle reçoit en 2003 le prix des Libraires et le British Book Awards, et figure sur la liste des « vingt meilleurs jeunes romanciers anglais »établie par la revue Granta. Sarah Waters vit aujourd'hui à Londres. L'Indésirable est son dernier roman paru.


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  • Anne-Laure l'a lu et son avis m'avait fortement donner envie de le découvrir à mon tour.  Je l'avais noté sur ma liste, je l'ai trouvé et ma foi : no regret.John et Ella, âgés d'environ 80 ans, sont en partance pour un futur pas très optimiste. John est atteint de la maladie d'Alzheimer et Ella souffre d'un cancer incurable. C'est contre l'avis des enfants et de son médecin qu'Ella décide d'"enlever" John pour un ultime voyage avec leur camping-car "Le cherche-bonheur". Ella est du genre à ne pas s'embarrasser du superflux, l'essentiel est de partager avec son mari,  les souvenirs d'une vie en suivant un itinéraire bien précis. Sur la route 66, du moins ce qu'il en reste...« (...)le plus triste dans l'affaire, c'est que nous n'avons pris la route 66 qu'une seule fois au cours de nos déplacements pour Disneyland . John et moi, comme le reste de l'Amérique, avons succombé aux charmes des autoroutes plus rapides, des itinéraires plus directs, des limitations de vitesses moins contraignantes. Nous n'avons plus jamais songé à emprunter la route secondaire. A se demander si quelque chose en nous ne sait pas que notre vie va s'écouler plus vite que nous ne pouvons le concevoir. Alors, nous courons à l'aveuglette comme des poulets sans tête.»leur épopée est ponctuée d'arrêts hamburgers-frites (John en raffole) dans des restos-route qui ont perdu de leur prestance... «Le décor du restaurant est supposé évoquer les années 1950, mais rien ne ressemble à quoi que ce soit dont je me souvienne. A un moment donné, on s'est mis à croire que cette période se résumait aux socquettes, aux jupes évasées, au rock'n'roll, aux coupés Ford rouges, à James Dean, Marilyn Monroe et Elvis. Amusant de voir comment une décennie a été réduite à quelques clichés collectés apparemment au petit bonheur. »... de projections de diapositives dans les campings d'étapes qui dévoilent combien d'amis et proches ne sont plus là...  « On est concernés par la disparition de ses parents, des proches, du conjoint, mais rien ne prépare à celle des amis. Feuilleter son carnet d'adresses les remet en mémoire: elle n'est plus là, il n'est plus là, ils ne sont plus là, ni l'un ni l'autre. Des noms, des numéros, des adresses s'effacent. Et, page après page, plus là, plus là, plus là. Ce n'est pas tant la personne elle-même que l'on pleure que sa jeunesse, la fête, les discussions animées, et les verres trop nombreux, les longs week-ends, les épreuves et les victoires partagées, les secrets échangés, les souvenirs que seuls nous deux possédons. Nous pleurons notre belote mensuelle. » ...et puis il y a certaines rencontres qui seront des bouffées de bien-être et d'autres qui causeront de réelles frayeurs. "Le cherche bonheur" est une belle et émouvante histoire qui ne tombe jamais dans le pathos et qui d'une certaine façon avec pudeur et humanité relance le débat sur le choix d'une fin de vie.

     

    Merci Anne-laure pour cette découverte :)

     

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    Editions Fleuve noir - 2010

    traduit de l'américain par Jean-François Merle

     

    4ème de couverture

    Avis de recherche : Ella et John Robina, couple de citoyens américains à la retraite, vus pour la dernière fois au volant de leur camping-car le Cherche-bonheur, aux abords de Detroit. Si vous avez des informations, merci de contacter au plus vite leurs enfants au numéro qui suit...
    Après une longue vie et soixante ans de mariage, la santé chancelante et la mémoire qui flanche, Ella et John savent que leurs jours d'autonomie sont comptés. Si John ne se souvient plus nécessairement si on est mardi ou jeudi, il peut encore conduire. Ella le « kidnappe » donc, avec une seule idée en tête : partir une dernière fois à l'aventure. C'est le début d'un périple extraordinaire...

     

    Michael Zadoorian naît et grandit à Detroit, aux États-Unis. Auteur du très remarqué Second Hand et d'un recueil de nouvelles, il écrit également dans divers magazines littéraires tels que The North American Review, Beloit Fiction Journal, The Literary Review ou encore American Fiction. Il vit actuellement avec sa femme à Ferndale, dans le Michigan. Le Cherche-bonheur est son deuxième roman.

     

    Lire le premier chapitre ICI

     




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