• Magic lecture ! Au Magic Mirrors du Havre  "les années" d'Annie Ernaux, lues par Dominique Blanc, c'était tellement, VIVANT !  J'ai passé 1h30 de plaisir intense ! « sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais.» A travers les extraits lus, Dominique Blanc nous a offert brillamment une authentique vérité. Et dire que j'ai failli ne pas pouvoir y aller... 

    «Toutes les images disparaîtront. Les images réelles ou imaginaires, celles qui suivent jusque dans le sommeil les images d'un moment baignées d'une lumière qui n'appartient qu'à elles Elles s'évanouiront toutes d'un seul coup comme l'ont fait les millions d'images qui étaient derrière les fronts des grands-parents morts il y a un demi-siècle, des parents morts eux aussi. Des images où l'on figurait en gamine au milieu d'autres êtres déjà disparus avant qu'on soit né, de même que dans notre mémoire sont présents nos enfants petits aux côtés de nos parents et de nos camarades d'école. Et l'on sera un jour dans le souvenir de nos enfants au milieu de petits-enfants et de gens qui ne sont pas encore nés. Comme le désir sexuel, la mémoire ne s'arrête jamais. Elle apparie les morts aux vivants, les êtres réels aux imaginaires, le rêve à l'histoire. »

     @ lire aussi : Entretien avec Annie Ernaux à la sortie de son livre "les années" en 2008

     


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  •   Une lecture qui m'a fait du bien ! Légèreté, tendresse, humour, amitié, solidarité. Une vraie bouffée d'oxygène et un bon pansement pour les bobos à l'âme. Que dire de plus ?! Lisez-le !

    Quatrième de couverture : Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. A l'évidence, elle n'a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus ( 6 et 8 ans ) lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas...
    Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher. De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette....

    Barbara Constantine rêvait depuis toute petite d’être indienne. Elle devient de plus en plus indrienne (habitante de l’Indre). C’est presque. Et puis, Paulette… est son quatrième roman, après Allumer le chat, À Mélie, sans mélo et Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, tous publiés chez Calmann-Lévy. Elle écrit aussi pour la jeunesse.

    lire les premières pages


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  • Mon Instant.T pour Nikit@

    Entre deux nuages

    ( février 2014 - Fécamp plage )

    " Celui qui veut voir l'arc-en-ciel doit apprendre à aimer la pluie. " Paulo Coelho 


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  •  Un roman dur, violent comme j'en ai rarement lu et qui m'a bien souvent coupé le souffle. Eddy, l'auteur, nous dévoile sans détours une enfance marquée par les coups, les crachats, les humiliations, les insultes.

    "Dans le couloir ils m’ont demandé qui j’étais, si c’était bien moi Bellegueule, celui dont tout le monde parlait. Ils m’ont posé cette question que je me suis répétée ensuite, inlassablement, des mois, des années. C’est toi le pédé ? En la prononçant ils l’avaient inscrite en moi pour toujours tel un stigmate, ces marques que les Grecs gravaient au fer rouge ou au couteau sur le corps des individus déviants, dangereux pour la communauté. L’impossibilité de m’en défaire. C’est la surprise qui m’a traversé, quand bien même ce n’était pas la première fois que l’on me disait une chose pareille. On ne s’habitue jamais à l’injure." 

    En finir avec Eddy Bellegueule est une autofiction qui souligne crûment la misère sociale et culturelle et ses conséquences dramatiques. Un livre bouleversant de sincérité.

     Quatrième de couverture

    "Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre."


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  • Léna "Léna est née dans le Grand Nord sibérien, elle aime plus que tout la brume, la neige, l'immobilité et l'attente, qui n'ont ni couleurs ni frontières."

    En grandissant sous l'aile nourricière de Dimitri et Varvara, Léna reste docile et rêveuse. Le temps s'est figé depuis la mort de ses parents. Dans une attente perpétuelle, Léna passe des heures immobile et sereine devant la cheminée sans que rien ne puisse la ramener, même de force, vers les vivants. Seules les balades au coeur de l'hiver avec Dimitri (géologue exilé) l'animent et la rendent bavarde.

    Quand Léna se marie avec Vassili, pilote dans l'armée de l'air, Dimitri et Varvara semblent être rassurer sur son avenir mais, ils découvrent en lisant ses lettres qu'il n'en est rien. " Moi, j'attends Vassia, et lui il me regarde, c'est ainsi que nous vivons." Léna vit au rythme des départs et des retours de son mari.

    "Le bonheur est-il comme la pâte dont on fait le pain, qui se lève puis bientôt se rassit ? Me voilà désertée à nouveau, Vassili est reparti à la Base....Vassili vient, puis il repart à la Base. Et moi, je suis toujours au même endroit. Je travaille tous les jours au combinat, j'ai mon tablier bleu, les mains posées sur les genoux. Il me semble que petite, déjà j'étais de nature immobile. Sans doute je pense tout le temps à Vassia, mais je ne m'en rends pas bien compte. Le soir, sur le chemin du retour, je fais la queue dans les magasins. Cela me convient. Attendre m'est naturel puisque j'attends Vassili sans cesse. (p.14)

    J'ai aimé ses personnages aux caractères dissemblables, et leurs idées divergentes qui soulignent les moments forts de l'histoire de la Russie. (  l'histoire se passe à la fin des années 80 et au tout début des années 90.)

    "(...)Alors on a trinqué au retour de Lénotchka. Puis à la Russie gigantesque et aux milliers de kilomètres qui séparent les familles et les idées.Puis à son avenir. Et à nos glorieux cosmonautes. Dimitri a exigé de porter un toast à la démocratie naissante. Varvara a accepté à condition qu'immédiatement après on boive au communisme qui avait fait de ce pays ce qu'il était. Et permis aux démocrates aujourd'hui de pavoiser, et de faire les malins. Léna a balbutié qu'il ne fallait pas oublier notre Mère la terre humide, qu'elle méritait bien qu'on lui porte un toast. ( p.241 )

    Difficile de ne pas être sous le charme du premier roman  de Virginie Deloffre. Une belle histoire. Une écriture subtile et prenante. Le blanc désert sibérien est joliment décrit. Un auteur @ suivre assurément.

     Quatrième de couverture : Léna est née dans le Grand Nord sibérien, elle aime plus que tout la brume, la neige, l'immobilité et l'attente, qui n'ont ni couleurs ni frontières. Son mari Vassia, pilote dans l'armée de l'air, n'a qu'un rêve, poursuivre la grande épopée soviétique de l'espace dont Gagarine fut le héros et qui reste l'immense fierté du peuple russe.Comment acclimater leur nature profonde, leurs sentiments et leur vision du monde si différents en ces temps incertains de perestroïka où s'effondre leur univers ? Un premier roman étonnant où tout est dit de l'âme russe, des paysans dans leurs kolkhozes, des exilés dans la taïga, des citadins entassés dans leurs appartements communautaires, qui tous ont pour horizon l'envol et la conquête spatiale comme un Eldorado collectif. Lire un extrait.


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