• "Caché"

    Dès le début du film, plan long et fixe sur la façade d'une maison au bout d'une rue ; on entend les voix off d'Anne (Juliette Binoche) et Georges ( Daniel Auteuil) qui commentent ce que le spectateur est en train de regarder sur l'écran. Illusion, jeu visuel, effets spéciaux ?! On ne comprends pas. On s'attend à voir les personnages arrivés dans le champ de la caméra, mais non. Alors on se dit : "le plan va changer, la caméra va bouger". Puis l'image oscille, s'éfrite...rembobinage, toujours les commentaires et le plan change. La scène suivante est filmé dans un salon, Anne et Georges regarde une cassette vidéo. Ah, d'accord ! Bien joué ! On avait oublié le style bien spécifique d'Haneke.

    Georges : C'était où ?
    Anne : dans la poubelle ?.....

    Anne et Georges travaillent tous deux dans le monde littéraire. Georges est la cible. Les cassettes anonymes enveloppées dans des dessins d'enfant, lui sont destinées. Quelqu'un les surveille, les espionne.  Très vite, le couple se sent menacé. Ils essayent de comprendre en vain. Le voyeur, ne donne aucune explication, pas de mots ni de lettres. L'intrigue est pesante, étrange, obscure. Diffusé pour la première fois à la télévision, hier soir sur FR3 à 11h45, "Caché" de Michael Haneke ( 2005) est un thriller qui a reçu à Cannes le Prix de la mise en scène et le Prix du Jury Œcuménique . Un bon scénario servit par des acteurs talentueux. J'ai passé une très bonne fin de soirée en leur compagnie.


    Avec : Daniel Auteuil, Juliette Binoche, Maurice Benichou, Annie Girardot, Bernard Le Coq, Walid Afkir


    SYNOPSIS

    Georges, journaliste littéraire, reçoit des vidéos - filmées clandestinement depuis la rue - où on le voit avec sa famille, ainsi que des dessins inquiétants et difficiles à interpréter. Il n'a aucune idée de l'identité de l'expéditeur.
    Peu à peu, le contenu des cassettes devient plus personnel, ce qui laisse soupçonner que l'expéditeur connaît Georges depuis longtemps.
    Ce dernier sent qu'une menace pèse sur lui et sur sa famille, mais comme cette menace n'est pas explicite, la police lui refuse son aide...

    EXTRAITS DE DIALOGUES ( Source : Les films du losange - link )

    ANNE : Il y avait un panneau, là.
    GEORGES : Je n'arrive pas à lire.

    ANNE : Lé…nine ? Non ? C’est pas ça ? Avenue Lénine ?

    GEORGES : Oui, avenue Lénine mais où ? Tu n’as pas le plan, s’il te plaît ?

    ANNE : Attends.

    GEORGES : Romain… Romainville ! Ça pourrait être Romainville, regarde s’il y a une avenue Lénine làbas

    ?

    ANNE : Attends. Voilà. C’est près du métro Mairie des Lilas. Ligne 11.

    GEORGES : Fais voir.

    ANNE : C’est là, tu vois. Alors ? Qu'est-ce que tu comptes faire ?

    GEORGES : Je vais y aller. C'est tout près de chez Guillaume. Tu vois ?

    ANNE : Et ?

    GEORGES : Rien, je vais y aller, je vais frapper à la porte et on verra bien.

    ANNE : C'est aussi simple que ça ?

    GEORGES : C'est aussi simple que ça, oui. Tu as une meilleure idée ?

    ANNE : Et pourquoi pas la police ? Tu as ce couloir, tu as une adresse, il faut qu’un policier t’accompagne,

    ça au moins, ils en sont capables, non ?

    GEORGES : Mais si c’est juste un coup de bluff, si c'est quelqu'un qui se paie notre tête ?

    ANNE : Tu crois ça ? Sérieusement ?

    GEORGES : Elle montre quoi, cette cassette ? Une rue avec un couloir d'HLM. Ils vont me dire : commencez

    par y aller, frappez à la porte, et si vraiment quelqu'un vous saute dessus ou essaye de vous tuer, revenez

    nous voir, voilà.

    ANNE : Qui connaît la maison où tu as passé ton enfance ?

    GEORGES : Je ne sais pas.

    ANNE : Et tu ne connais pas cet immeuble ?

    GEORGES : Non !

    ANNE : Bon, et bien on va prendre un détective.

    GEORGES : Tu vois trop de polars à la télé, toi.

    ANNE : On ne peut pas discuter avec toi. Fais comme tu veux.

    GEORGES : J'ai un soupçon.

    ANNE : Quoi ?

    GEORGES : Oui, je crois que je sais qui c'est.

    ANNE : Tu sais qui c'est ?

    GEORGES : Je crois que je le sais.

    ANNE : Alors ?

    GEORGES : Alors , il faut que je m' en assure.

    ANNE : Dis donc, ça va la tête ? Tu pourrais peut-être faire partager ton savoir solitaire. Après tout, ça me

    regarde aussi un peu, non ?

    GEORGES : Je ne peux pas te le dire parce que je ne le sais pas. C’est juste un soupçon.

    ANNE : Et tu ne peux pas m'en parler ?

    GEORGES : Non.

    ANNE : Dis donc je ne sais pas ce que je… Tu te rends vraiment compte de ce que tu dis ?

    GEORGES : Anne, je t'en prie, calme-toi, c'est pas ce que tu crois.

    ANNE : Qu'est-ce que je crois, alors ?

    GEORGES : Nom de Dieu, arrête ton numéro, tu veux ? C'est un soupçon très vague et je ne voudrais

    pas affoler qui que ce soit tant que je n’en sais pas plus. Ça ne te concerne absolument pas.

    ANNE : Ça ne me concerne pas ! Et bien, j'ai dû rêver ces jours-ci ! Moi je croyais que ça me concernait,

    d'être terrorisée par ces coups de fil anonymes et ces putains de vidéos, de ne presque plus oser sortir

    dans la rue. Moi, je crois que ça me concernait de ne plus pouvoir fermer l'oeil quand je pense à Pierrot

    et à toi, et à toute cette merde.

    GEORGES : Je t'en prie.

    ANNE : Mais si ça ne me concerne pas, alors tout va bien, alors, on en revient aux affaires courantes : tu

    veux manger quelque chose, ou tu préfères que je te serve un apéro… ?

    GEORGES : Anne, je t'en prie si j'avais su que ça …

    ANNE : Et bien ? Qu’est ce que tu aurais fait? Tu aurais fermé ta gueule, c'est ça ?

    GEORGES : S’il te plaît.

    ANNE : Mais tu te rends compte des conneries que tu débites ? Tu n’ as jamais entendu parler de confiance

    ? Non ?

    GEORGES : Tu ne te rends pas compte que tu fais exactement ce que ce type veut provoquer avec ses

    cassettes ? Il veut mettre notre vie sens dessus-dessous, tu réagis exactement comme il le souhaite. Tu

    ne peux pas me faire simplement confiance ?

    ANNE : Moi, je dois te faire confiance ? Mais pourquoi pas l'inverse, pour une fois ? Qu'est-ce que tu dirais

    de me faire confiance? Qui a refusé de faire confiance à un autre, ici ? Imagine que ce soit le contraire !

    Imagine que je te dise : je soupçonne qui pourrait nous terroriser, mais je ne peux pas te le dire. Super,

    non ? C'est comme ça que tu imagines une relation qui marche bien, sur une base de confiance mutuelle?

    GEORGES : Tu devrais t'entendre parler.



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