• Chaos sur la toile de Kristin Marja Baldursdottir

     "L'art ne demande jamais où en est le temps..." et il fallait bien 636 pages pour en parler. Une longue mais délicieuse lecture en compagnie de Karitas, islandaise, qui dans les années 50 s'efforce de trouver une place dans le monde des artistes peintres encore très masculin. Un magnifique portrait de femme indépendante.

    Karitas a fait le choix "égoiste ?!" de se consacrer à sa passion et de s'éloigner de ses enfants et de son mari, le beau Sigmar. 

    Sa vie n'en reste pas moins chaotique et nomade en s'affichant comme une femme libre. Paris puis New York lui apporteront la célébrité mais à quel prix ?! Bien que soutenue par sa mère et ses frères, sa soeur Bjarghildur ne cessera de lui cracher à la figure que sa condition de femme et de mère n'est pas à peinturluper mais à s'occuper de sa famille et de son foyer.

    Les évènements qui laisseront des cicatrices à l'âme de Karitas nourrissent sa peinture. Ils nous sont racontés magnifiquement  à chaque chapitre.

    Karitas retournera plusieurs fois en Islande, non seulement pour y voir sa famille mais aussi pour y reposer son esprit.

     Un livre à découvrir pour l'art, la femme,la découverte d'une Islande enchanteresse dans ses paysages et la très jolie plume de Kristin Marja Baldursdottir.

     J'ai découvert que "Chaos sur la toile" était la suite d'un premier tome qui raconte l'enfance et la jeunesse de Karitas. Il ne me reste plus qu'à le dénicher sur les étagères.

     

    Tête à tête avec Kristin Marja Baldursdottir

     

     

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    Editions Gaïa 2011

    traduit de l'Islandais par Henry Kiljan Albansson

     4ème de couverture

    Karitas vient de verser l’eau bouillante dans la bassine lorsque  les belles-soeurs frappent à la porte de l’atelier glacial. Karitas  ne vit que pour l’art qui, lorsqu’il vient, crée le chaos sur ses toiles. Elle vit à Reykjavík, loin de son mari, l’armateur aux  yeux vert océan, loin de ses enfants. Le jour où elle prend la décision de partir pour Paris, surgit son  fils avec une petite fille. Et Karitas se retrouve avec deux valises  au lieu d’une pour découvrir le monde. Elle sillonne les musées,  se nourrit des oeuvres des plus grands peintres, rit dans les soirées  enfumées et enivrantes.

    De Paris à New York, de Rome jusqu’aux fjords islandais, Karitas  peint. Ou s’inquiète de ne plus peindre.  Itinéraire d’une femme libre, contemporaine de Simone de  Beauvoir, et pourtant enchaînée à son art, Chaos sur la toile  est un magnifique roman sur la passion et ces choix — parfois  fous — qui façonnent nos vies.
     
    EXTRAITS
     
    « le chaos me tourmente, me tient éveillée. Comment puis-je le capturer, le forcer à entrer dans mes tableaux ? pensé-je tandis que le ressac joue de sa liberté sans contrainte dans la froide et humide nuit de printemps.»
     
    « Il y a quelque chose dans ses tableaux que je ne saisis pas, dit Pia, je m'y connaissais plutôt bien en art fut un temps et je sais qu'elle est très capable sur le plan technique mais bien qu'elle peigne ainsi de l'abstrait il y a une maudite intonation dans ses oeuvres qui me met mal à l'aise, comme si elle blâmait l'individu, riait même de lui. Et Karlina qui n'était jamais venue à une exposition de tableaux dit : je me demande si ce n'est pas seulement son effroyable expérience qui éclate dans ses tableaux. Elle a perdu un enfant en bas âge et en avait presque perdu aussi la raison, puis sa soeur est partie dans le Nord avec un des jumeaux et son mari, mon cousin, n'en fichait pas une rame, ce démon à image d'homme, il était juste toujours en mer, imagine-toi, et puis il a trahi mon Thorfinnur».
     
    « L'art pictural n'était-il pas une illusion une fuite devant la vie ? Que m'avait pour ainsi dire apporté l'art ?»
     
    « Celui qui inspecte toujours le vent ne sème jamais et celui qui regarde constamment les nuages ne moissonne jamais. Les femmes ne doivent plus laisser le vent entraver leur voyage».
     
    « Terres septentrionales, froides et rafraîchissantes, elles m'avaient manqué, l'immensité m'avait manqué, ne pas voir aussi loin que porte le regard m'avait manqué. Lorsque je marchais sur la grève le soir, je regardais les nuages se rassembler en s'enroulant autour du soleil, contenir ses rayons pour que le glacier du Snoefellsnes devienne net et clair dans le lointain »
     
     
     

  • Commentaires

    1
    Mardi 22 Mai 2012 à 09:29
    Aifelle
    J'ai énormément aimé cette lecture, autant pour la création chez les femmes que pour la description de la vie en Islande. Je ne savais pas non plus en le commençant qu'il y avait un premier tome. Il est dans ma PAL (il est en poche).
    2
    Mercredi 23 Mai 2012 à 11:31
    stef et sa belette
    dans les préparatifs de l'anniv de la fille + travaux à la maison ! dur dur de lire en ce moment ! ihihihi !
    3
    Mardi 29 Mai 2012 à 00:02
    Armide+Pistol
    L'art, comme la oolithique, n'a rien à voir avec la morale,


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