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    Afficher l'image d'origineL'écrivain suédois Henning Mankell © DPA/MAXPPP

     

    Le sort des êtres humains est de sombrer dans l’oubli. Nous sommes 110 milliards à avoir vécu jusqu’ici. La plupart sont morts. De combien se souvient-on ? De qui se rappellera-t-on dans cinq cents ans ? On peut construire des pierres tombales monumentales, cela ne change rien. Les livres, eux, continuent de vivre tant qu’ils sont lus. Je pense que certains des miens survivront pendant quelques générations. Mais pas plus. Il faut vivre au présent. J’en ai vendu 40 millions, de quoi puis-je me plaindre ? Henning Mankell 

     

     Henning Mankell, je l'ai découvert en 2009 avec la lecture de ses romans "Les chaussures italiennes""L'homme inquiet"  et "le fils du vent".

    "Un paradis trompeur", je l'ai juste survolé (déjà une lecture en cours) pour participer aujourd'hui, à la belle idée de Chryssilda Collins sur facebook "Hommage à Henning Mankell", disparu le 5 octobre dernier.

    J'ai pris le temps de chercher des extraits en lien avec le commentaire de l'auteur  à la fin du livre. Parfois, je me suis attardée sur des passages qui me plaisaient particulièrement. Il n'est pas chose aisée d'embarquer un lecteur dans une histoire. Henning Mankell y parvient sans mal. Je ne résiste pas à sa plume talentueuse et à la profondeur psychologique de ses personnages.  Il me reste encore de belles lectures à découvrir, je n'en doute absolument pas. J'ai même hâte de leur tomber sur la tranche. Quand j'aurai pleinement lu "Un paradis trompeur", j'aimerai lire les fragments de sa vie ( son dernier roman paru en septembre 2015 ) "Sable mouvant" En attendant, je vous laisse découvrir les extraits choisis de son "Paradis trompeur".

     

    p.67 (...) le 23 avril 1904, le vapeur Lovisa appareilla pour Perth. Le bateau fit ses adieux : la corne de brume retentit. Appuyée au bastingage en poupe, près de la cambuse, Hanna songea qu'elle était restée là-bas, sur le quai.

    Elle y avait laissé une partie d'elle même. Qui elle était désormais, elle l'ignorait. L'avenir incertain, inconnu, le lui dirait.

    Elle se plaça à l'arrière de la cambuse, sous l'avancée du toit, et regarda l'écume des hélices. Un tourbillon de neige. Me voilà en route vers un monde où il ne neige jamais, vers un désert avec des tempêtes de sable et une chaleur que je ne peux imaginer.

     

    POSTFACE

    Tout ce que j'écris se fonde sur une vérité. Une grande vérité, une petite, claire comme de l'eau de roche ou extrêmement fragmentaire. Mais ce qui déclenche la fiction dans mon livre vient toujours d'événements réels. Comme ici, et maintenant : c'est Tor Sallström, écrivain et ami de l'Afrique, qui, lors d'une conversation, comme en passant, m'a parlé de ce curieux document sur lequel il était tombé dans les archives coloniales de Maputo, la capitale du Mozambique. Là, il avait pu lire qu'à la fin du dix-neuvième siècle, et peut-être au début du vingtième, une suédoise avait été propriétaire d'un des plus grands bordels de la ville qu'on appelait alors Lourenço Marques. Anonyme car c'était une importante contribuable.

    Après quelques années, on ne trouve plus trace de son existence. Elle arrive de nulle part et disparait de la même façon.

    Qui était-elle ? D'où venait-elle ? J'ai approfondi mes recherches, mais son origine était réellement inconnue, et elle avait disparu sans laisser de trace. On en était réduit aux conjectures plus ou moins vraisemblables.

    Mais que des navires suédois s'arrêtaient au port de Lourenço Marques, nous le savons. Souvent avec des cargaisons de bois pour l'Australie. Et il y avait bien parfois quelques femmes à bord, surtout des cuisinières.

    En d'autres termes, tout le reste n'est que supposition. À part quelques notes dans un vieux registre administratif. S'agissant des impôts, les fonctionnaires coloniaux écrivaient la vérité. Chaque année, il fallait convaincre le gouvernement de Lisbonne que la colonie restait une affaire rentable.

    Elle a donc un jour été là, puisque les archives ne mentent pas. Elle payait un impôt impressionnant. Mon récit se fonde donc sur le peu que nous savons et sur tout ce que nous ne savons pas . Henning Mankell,Göteborg, juin 2011

     

    p.379 Elle repensa souvent par la suite à toutes ces étranges répétitions qui scandaient sa vie. L'amour dans des cabines étroites, les passerelles, les départs précipités, les enterrements en mer. Elle n'avait pas été préparée à cette vie, ni par son père, ni par Elin. Au bord du fleuve, elle avait appris à manier la bêche, à s'occuper des enfants, à marcher dans la neige profonde par grand froid, et la-dessus à craindre le Dieu vengeur que révérait avec angoisse sa grand-mère. Et voilà qu'elle avait agi courageusement sans y être en rien préparée, et sans y être forcée.

    Le temps pressait. Le bateau allait partir.

     


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  • fraises

    «La plupart des cultivateurs, plus soucieux du rendement, achètent à des semenciers ou à des nurseries leurs stolons plutôt que de sélectionner et développer une nouvelle génération de plants de fraisiers chaque année. Je désirais faire pousser dans notre ferme des fraisiers acclimatés à notre région - le New Hampshire et la région côtière sud du Maine - et aux conditions du terrain que je cultivais. Sous ce prétexte - et aussi sans doute parce que j'étais prête à trouver n'importe quelle occasion de discuter avec Edwin Plank de notre passion commune pour la ferme - je décidai d'aller le voir ce jour là. » Les filles de l'ouragan - Joyce Maynard

    Histoire de fraises


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  • Mon Instant.T pour Nikit@

    En cherchant bien, quand une photo se prête au décor d'un extrait de livre, cela donne un copier/coller littérairement magique, non ?!

    « Que va-t-il faire de nous ? » lui demandait son cadet des yeux. Comment répondre à sa question muette ? Tout ce qu’il savait, parce que son instinct le lui disait, c’est que leur fin était proche.

    Il s’allongea pour examiner, malgré la faible luminosité, le local dans lequel on les avait enfermés, son regard s’arrêtant sur chaque centimètre des solives du plafond et sur chaque toile d’araignée. Il prit note mentalement de chaque aspérité et de chaque interstice. Répertoria les pagaies, les rames pourries mises au rebut et les filets de pêche moisis qui ne serviraient plus jamais à attraper un poisson.

    C’est ainsi qu’il découvrit la bouteille. Un rayon de soleil vint frapper le verre blanc légèrement bleuté et l’éblouit. Elle était tout près et pourtant inaccessible. Elle était juste derrière son dos, coincée entre deux des grosses lattes de bois dont était fait le sol du hangar.

    Il inséra ses doigts gelés dans l’interstice entre les planches et tenta de saisir la bouteille par le col. Dès qu’il l’aurait dégagée, il la casserait, et avec un bout de verre il scierait la lanière de cuir qui emprisonnait ses mains. Quand cette première sangle aurait cédé, il se débrouillerait malgré ses doigts engourdis pour détacher la boucle de la ceinture qui immobilisait ses bras dans son dos. Il arracherait l’adhésif de sa bouche, se tortillerait jusqu’à débarrasser son torse et ses jambes de tous leurs liens. Aussitôt que la chaîne fixée aux sangles de cuir ne le retiendrait plus, il courrait libérer son petit frère. Il le prendrait dans ses bras et le serrerait très fort jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent tous les deux de trembler.

    Ensuite il se servirait du tesson comme d’une gouge pour rogner le bois autour de la porte et démonter les charnières. Et si par malheur la voiture revenait avant qu’il ait fini, il attendrait l’arrivée de l’homme. Il se cacherait derrière la porte, la bouteille cassée à la main. Voilà ce qu’il allait faire. Il se pencha en avant, joignit ses mains glacées dans son dos et pria Dieu de lui pardonner ses mauvaises pensées. Extrait de "La délivrance" de Jussi Adler-Olsen


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  • Le temps de digérer...une p'tit heure à la cabane de "Lire à la plage". Découverte d'un livre jeunesse qui rappelle joyeusement le temps des vacances, la plage, le camping, les premiers émois, les cartes postales, les coups de soleil."Jacotte en vacances" de Géraldine Collet, c'est l'enfance retrouvé !

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     illustrations de Estelle Billon-spagnol 

    Résumé de l'éditeur ( Hélium - 2011) à partir de 6 ans

    Quand Jacotte part en vacances, ça donne : un camping de la Mouette rieuse une tente impossible à monter un parasol (mais, vraiment, c'est la honte) un chien qui se prend trop au sérieux, des kilomètres qui usent les souliers (arnaque !), des parents panés, une maîtresse en maillot de bain, des soirées karaoké, un Léon collant, deux cartes postales et une petite fille en pleine forme ! 

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    Vincent sourit.

    - She's an Angel ?

    Je hochai la tête.

    - «Somewhere they're meeting on a pinhead...»

    - «...calling you an angel, calling you the nicest things» complèta-t-il.

    - Quest-ce que vous venez faire ici ? demanda Joel interrompant notre boeuf.

    - Apparemment, tous les anges ne sont pas aussi gentils que dans la chanson marmonnai-je. ( Me détournant de Vincent, je foudroyai Joel du regard.) C'est chez moi ici, vous l'avez oublié?...( Succubus Dreams de Michelle Mead p.64 )

     

     


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  • "Tendance TRICOT" de Joelle Hoverson
    30 modèles à réaliser en quelques heures.
    ça tombe bien, c'est bientôt Nöel !
    A vos aiguilles !

                     Editions Aubanel - 2004

    4ème de couverture
    Styliste-plasticienne réputée pour son sens avisé de la couleur, Joelle Hoverson est partie du constat que les femmes manquent de plus en plus de temps, pour concevoir une collection d'ouvrages faciles à tricoter. Des chaussons de bébés aux bonnets, des écharpes aux pull-overs, en passant par des modèles plus originaux comme un couvre théière en cachemire, des coussins ou un poncho, elle a créé une gamme variée pouvant satisfaire tous les goûts.
    Illustrés par plus de 60 photographies d'Anna Williams, ces modèles s'adaptent à tous les niveaux de compétence. Enfin, pour personnaliser chaque présent, l'auteur livre des conseils simples sur l'emploi de la couleur et la fabrication d'un emballage orné de rubans, pompons ou cordelettes.



    Cadeaux tricotés en moins de deux heures !

     Le mini-pull et les mini-chaussettes


    Cadeaux tricotés en deux à quatre heures !

         ←Les jambières très faciles
     Les chaudes mitaines


    Cadeaux tricotés en quatre à six heures !

     L'écharpe rustique pour homme...  en attendant Noël, je m'attaque au cadeau d'anniversaire de Monsieur Voyelle...très, très en retard !

    Cadeaux tricotés en six à huit heures !

     Les adorables doudous



    RAPPEL : les photos issues du livre sont de Anna Williams


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