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l'UNE et l'AUTRE ou COPIER/COLLER
Mon Instant.T pour Nikit@
En cherchant bien, quand une photo se prête au décor d'un extrait de livre, cela donne un copier/coller littérairement magique, non ?!
« Que va-t-il faire de nous ? » lui demandait son cadet des yeux. Comment répondre à sa question muette ? Tout ce qu’il savait, parce que son instinct le lui disait, c’est que leur fin était proche.
Il s’allongea pour examiner, malgré la faible luminosité, le local dans lequel on les avait enfermés, son regard s’arrêtant sur chaque centimètre des solives du plafond et sur chaque toile d’araignée. Il prit note mentalement de chaque aspérité et de chaque interstice. Répertoria les pagaies, les rames pourries mises au rebut et les filets de pêche moisis qui ne serviraient plus jamais à attraper un poisson.
C’est ainsi qu’il découvrit la bouteille. Un rayon de soleil vint frapper le verre blanc légèrement bleuté et l’éblouit. Elle était tout près et pourtant inaccessible. Elle était juste derrière son dos, coincée entre deux des grosses lattes de bois dont était fait le sol du hangar.
Il inséra ses doigts gelés dans l’interstice entre les planches et tenta de saisir la bouteille par le col. Dès qu’il l’aurait dégagée, il la casserait, et avec un bout de verre il scierait la lanière de cuir qui emprisonnait ses mains. Quand cette première sangle aurait cédé, il se débrouillerait malgré ses doigts engourdis pour détacher la boucle de la ceinture qui immobilisait ses bras dans son dos. Il arracherait l’adhésif de sa bouche, se tortillerait jusqu’à débarrasser son torse et ses jambes de tous leurs liens. Aussitôt que la chaîne fixée aux sangles de cuir ne le retiendrait plus, il courrait libérer son petit frère. Il le prendrait dans ses bras et le serrerait très fort jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent tous les deux de trembler.
Ensuite il se servirait du tesson comme d’une gouge pour rogner le bois autour de la porte et démonter les charnières. Et si par malheur la voiture revenait avant qu’il ait fini, il attendrait l’arrivée de l’homme. Il se cacherait derrière la porte, la bouteille cassée à la main. Voilà ce qu’il allait faire. Il se pencha en avant, joignit ses mains glacées dans son dos et pria Dieu de lui pardonner ses mauvaises pensées. Extrait de "La délivrance" de Jussi Adler-Olsen
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Commentaires
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Quelle angoisse! Je préfère une littérature plus solaire! je suis en train de peindre ma Vallia! Mal au dos à force! Bise d'aprèm! A+!