• La chambre de la stella


    Une belle exploration à l'intérieur d'une maison de famille où chaque pièce est détaillée jusqu'au moindre recoins. Demeure témoin de plusieurs vies. Elle cache ses secrets de famille que l'auteur va nous dévoiler au fil de la visite. Souvenirs, recherche d'une vérité à travers une confession que l'on écoute attentivement et qui d'ailleurs est bien plus qu'une "simple visite". Nous sommes les murs de cette maison et les murs ont des oreilles ! Chuttt !


    Edition Grasset - 2006

    « Mon père n'a connu que des hommes qui n'étaient pas son père, on lui en trouva un, de père, lorsqu'il avait dix ou douze ans, on changea son nom, et même son prénom pour le défaire de son passé, il s'appelait Raymond Quisserne et devint tout à trac Roger Harang, il nous a donné ce nom d'emprunt sans nous dire jamais qu'il n'était pas le sien. » Jean-Baptiste Harang Dans la maison de ses grands-parents paternels, à Dun-le-Palestel, dans la Creuse, tombant par hasard sur le livret militaire de son grand-père, Jean-Baptiste Harang apprend la véritable identité de son père, alors décédé. Cette découverte tardive, qui met en cause son propre nom et lui laisse entrevoir une généalogie inconnue, bouleverse aussi le regard de l'auteur sur l'homme, qui, jusque dans la mort, choisit de dissimuler à ses enfants le mystère de sa naissance. De la maison qui recela si longtemps le secret de l'identité paternelle, Jean-Baptiste Harang dessine l'architecture intime, de pièce en pièce, pour tenter de cerner l'énigme familiale. De la chambre du cousin Arthur à celle des grands-parents, de la cuisine au grenier, de la « gare » (le grand-père était « correspondant SNCF ») à l'escalier, il exhume les souvenirs au long du siècle, jusqu'à retrouver sa propre enfance ; redonnant vie aux êtres qui tour à tour peuplèrent la maison de Dun, il traque dans ces lieux familiers les pans d'ombre, en quête d'une histoire clandestine. Dans la chambre de la Stella, une gravure coquine est depuis toujours accrochée au mur au-dessus du lit. Elle s'intitule « La visite du docteur »...

    Pélerinage de la mémoire, archéologie d'un mensonge et roman-vrai des origines, le dernier livre de Jean-Baptiste Harang émeut autant qu'il impressionne par la concision et la force de son style.


    EXTRAIT :

    Mon père a toujours dit qu'avant de mourir il couperait tous ses meubles en quatre afin qu'on ne s'entre-tue pas pour partager l'héritage. Il est mort sans avoir recouvré la force de le faire, sa succession s'est effectuée dans un climat de fraternité plus fort que la rancoeur. Cette menace qu'il croyait drôle et qui finit par le devenir dans la catégorie comique de répétition ne concernait pas les secrétaires, puisque notre famille [... ] - chapitre : 6 - La salle à manger 

    Journaliste et écrivain français, né en 1949, dans la Nièvre, Jean-Baptiste Harang est journaliste à Libération où il participe à la rédaction du "cahier livre" du journal.


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