• "La vie est brève et le désir sans fin" de Patrick Lapeyre

    Beaucoup de grâce dans ce "La vie est brève et le désir sans fin" (titre emprunté au vers du poète japonais Issa Kobayashi) de Patrick Lapeyre. Et un grand Merci à ma soeur chérie, "Sister love" qui me l'a offert.

    Deux hommes sont amoureux de l'insaisissable Nora Neville, l'un vit à Paris, l'autre à Londres ! Un trio amoureux oscillatoire comme dans un certain "Jules et Jim" de François Truffaut. Oui, Nora Neville a la fougue et la passion de Catherine ( Jeanne Moreau) et Blériot et Murphy qui aiment la même femme vont devenir amis comme César ( Yves Montand) et David ( Sami Frey ) comme dans un "César et Rosalie" de Claude Sautet. 

    L'errance amoureuse des personnages dévoilent l'émotion et la fragilité de l'âme humaine sans jamais tomber dans le pathos. Oh non, c'est beaucoup plus subtile chez Lapeyre !!!!!!!!

     

    Patrick-Lapeyre-remporte-le-prix-Femina-2010-pour-La-vie-es

    Editions P.O.L - Prix Femina 2010

     

    4ème de couverture

    Nora n'aurait jamais dû revenir à Paris. Jamais. Mais elle est comme ça. Elle croit toujours que le temps est réversible. Donc elle est revenue.

    Oh, Louis, I've missed you so much, so much, lui a-t-elle dit.

    Et il en a perdu la parole.

     

    quelques petits bouts choisis avec soin...

     

    «Elle ne saura jamais ce qu'il savait car elle l'a déjàentraîné à l'intérieur du café, pressant sa main dans la sienne.

    ce sont des mains qui ne se sont pas touchées depuis deux ans et qui ont visiblement hâte d'être ensemble. Des mains fébriles et un peu moites mais dont la communication chimique les rend tout à coup heureux.»p.84

     

    «Je suis encore amoureux de cette fille remarque-t-il ensuite en sortant de son immeuble, avec la même objectivité qu'il aurait dit : Tiens, il fait encore jour.

    ce n'est pas un changement d'amplitude de son âme. Quelque chose qui le retient soudain de renoncer à être heureux...Maintenant, devant les portes de l'hôtel il retrouve tout. Les couloirs bleutés, les ascenseurs mystérieux, la chambre profonde, leur deux corps enchâssés l'un dans l'autre, la légère odeur de sa transpiration, le bruit étouffé de la rue, la lumière de Juillet.

    Et comme le souvenir est dix fois plus intense que ce qui a été vécu - à cause de la valeur ajoutée par la pensée -, Murphy Blomdale en a le souffle coupé.» p. 103 et p.105

     

    « Il marche dans un état de quasi-apesanteur jusqu'à une place avec un bar-tabac.  À l'intérieur de la salle obscure, Blériot est impressionné par sa propre insensibilité comme s'il était encore sous anesthésie. Son bras est d'ailleurs tellement lourd qu'il a du mal à soulever son verre.

    À sa dernière disparition, se rappelle-t-il, il l'avait attendue pendant des heures sur une banquette de café en buvant une bière après l'autre, sans pouvoir s'arrêter de transpirer.

    Le lendemain, il avait un message sur son écran : Aime-moi fort. On se quitte pour longtemps. ( Love me do, We won't be seeing each other for a long time.)

    Ce fut deux ans.

    Quand Nora l'a appelé le jour de l'Ascension pour lui annoncer son retour, sa douleur avait évidemment vieilli.» p.161

     

    « Les clients sont maintenant partis, les serveurs fatigués et pressés de rentrer chez eux. Murphy a sorti son portefeuille - semez et vous récolterez - et appelé discrètement le maître d'hôtel. La note s'il vous plaît.

              À cet instant, il paie pour qu'elle reste avec lui, pour qu'elle cesse de lui mentir, pour qu'il cesse de penser qu'elle lui ment et pour que leur vie ait encore un sens. Tout est compris dans l'addition.» p. 171

     

    1er chapitre : lCI

     

     



  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Mars 2011 à 19:11
    Flora

    Coucou Voyelle, j'espére trés fortement que ce livre sera à la bibliothéque de mon village...sinon je vais leur en parler. Biz

    2
    Mardi 5 Avril 2011 à 09:55
    Flora

    Coucou Voyelle, c'est encore moi. J'ai réussi à avoir ce livre à la bibliothéque et... il est vraiment ...comment dire....pas envie de le refermer, même quand mes yeux se ferment tout seuls, le soir, tard dans la nuit.......BZ



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