• Le bonheur est dans leurs prés...aussi !

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    photos©Voyelle 

    Elles sont belles les vaches du Nord Pas de Calais comme celles de Normandie d'ailleurs sauf que cheu nous, elles ont plutôt la robe blanche et marron.

     

    Bonus de Voyelle :


    Scène III - LA DEMANDE EN MARIAGE - Anton TCHEKHOV

    Lomov, Natalia
     

    NATALIA (entrant):  Ah mais, ça par exemple ! Vous ! Et Papa qui me dit : vas voir, il y a un marchand qui vient chercher sa marchandise. Bonjour, Ivan Vassilievitch !

    LOMOV : Bonjour, inestimable Natalia Stepanovna !
    NATALIA : Excusez-moi, je suis en blouse, pas très présentable...On ecosse les pois pour les mettre à sécher. Pourquoi êtes-vous resté si longtemps sans venir ? Asseyez-vous. (Ils s'assoient).Mangeriez-vous quelque chose ?
    LOMOV : Non merci, j'ai déjeuné.
    NATALIA : Vous pouvez fumer...voilà des allumettes....Le temps est superbe mais hier il pleuvait si fort que les ouvriers n'ont rien fait de la journée. Combien avez-vous fauché ? Moi,figurez-vous,j'ai voulu aller plus vite que la musique, j'ai fait fauché le grand pré, et maintenant, je m'en mordsles doigts, j'ai peur que mon foin ne pourrisse. J'aurais mieux fait d'attendre. Mais que se passet-il ? On dirait que vous êtes en habit ma parole ! Je n'en reviens pas ! Vous allez au bal ou quoi ? Remarquez, ça vous met en valeur,...Mais dam', comment se fait-il ?...à quatre épingles comme ça ?
    LOMOV (ému): Voyez-vous, inestimable Natalia Stépanovna...Le fait est que je suis décidé à vous prier de m'entendre...Bien sûr, vous serez étonnée, et même fachée, mais je....(à part) Je suis tout glacé.
    NATALIA : De quoi s'agit-il ? (Un temps) Eh bien ?
    LOMOV: Je m'efforcerai d'être bref. Vous n'êtes pas sans savoir, inestimableNatalia Stepanovna, que, depuis longtemps déjà, depuis l'enfance même, j'ai l'honneur de connaître votre famille. Feu Tatie, et son mari, dont, comme vous daignez le savoir, j'ai reçu les terres en héritage, ont toujours considéré avec un profond respect votre papa et feu votre maman. Les familles Lomov et Tchouboukov ont toujours entretenu les relations les plus amicales, et , même, c'est le cas de le dire, les plus familiales. De plus, comme vous daignez le savoir, mes terres et les vôtres se touchent de très près. Si vous daignez vous en souvenir, mon pré aux vaches jouxte votre bois de bouleaux.
    NATALIA : Pardon de vous interrompre. Vous dîtes « mon pré aux vaches »...Mais est-ce qu'il est à vous ?
    LOMOV : Bien sûr...
    NATALIA : Ça par exemple ! Le pré aux vaches, il est à nous et pas à vous !
    LOMOV : Mais non, il est à moi, inestimable Natalia Stepanovna
    NATALIA : Première nouvelle ! D'où tenez-vous qu'il est à vous ?
    LOMOV : Comment, d'où je le tiens ? Je parle de ce petit pré aux vaches qui forme une enclave entre votre bois de
    bouleaux et le marais brûlé.
    NATALIA : Mais oui, mais oui...il est à nous.
    LOMOV : Non, vous faites erreur, inestimable Natalia Stepanovna - il est à moi.
    NATALIA : Reprenez-vous, Ivan Vassilievitch ! Depuis quand est-il à vous ?
    LOMOV : Comment depuis quand ?Mais depuis toujours !
    NATALIA : Non, là, bon, permettez !
    LOMOV : C'est mis dans les papiers, inestimable Natalia Stepanovna. Le pré aux vaches a été objet de litige, c'est vrai,il y a belle lurette, mais aujourd'hui, tout le monde sait qu'il est à moi. L'affaire est close. Comme vous daignez le savoir,la grand-maman de tatie avait concédé, sans bail et à titre gracieux, la jouissance de ce pré aux vaches aux paysans du grand-papa de votre papa, parce qu'ils lui faisaient des briques. Les paysans du grand-papa de votre papa ont joui, à titre gratuit, de ce pré pendant une quarantaine d'années et ils ont fini par le considérer pour ainsi dire comme étant à eux, ensuite, quand il y a eu l'abolition...
    NATALIA : Mais ce n'est pas du tout comme vous dites ! Grand-papa et le papa de grand-papa considéraient que leurs terres allaient jusqu'au marais brûlé - donc, que le petit pré aux vaches était à nous. Où est le problème ? - je ne comprends pas. C'en est exaspérant !
    LOMOV : Je vous montrerai les papiers, Natalia Stepanovna !
    NATALIA : Non, mais, vous plaisantez ou vous vous moquez de moi... Ça pour une surprise ! Nous possédons une terre depuis bientôt 300 ans et brusquement, on vient nous dire que cette terre n'est pas à nous ! Ivan Vassilievitch, pardonnez-moi, mais je n'en crois pas mes oreilles...Ce n'est pas que j'y tienne, à ce pré. Il ne fait que 5 hectares et il vaut à peine 300 roubles, mais c'est l'injustice qui me révolte ! Vous pourrez dire ce que vous voudrez, mais l'injustice, moi, je ne supporte pas.
    LOMOV : Écoutez-moi, je vous en supplie ! Les paysans du grand-papa de votre papa, comme j'ai déjà eu l'honneur de vous le dire, fabriquaient, pour la grand-maman de tatie, des briques. La grand-maman de tatie, voulant leur faire plaisir...
    NATALIA : Le grand-papa, la grand-maman, la tatie...je n'y comprends rien, rien du tout ! Le pré aux vaches nous appartient, un point c'est tout.
    LOMOV : Il est à moi.
    NATALIA : À nous ! Vous aurez beau rester me le démontrer deux jours de suite, vous aurez beau enfiler trente-six fracs si vous voulez, le pré est à nous, à nous et à nous ! Je ne demande rien de ce qui est à vous, mais je n'ai pas envie de perdre ce qui est à moi...Que ça vous plaise ou non !
    LOMOV : Moi, Natalia Stepanovna, le pré aux vaches, je n'en ai pas besoin, mais c'est le principe. Si vous voulez, je vous en prie, je vous l'offre.
    NATALIA : C'est moi qui peux vous l'offrir, il est à moi !... Tout cela est pour le moins étrange,Ivan Vassilievitch ! Jusqu'à présent, nous vous considèrions comme un bon voisin, un ami, l'an passé, nous vous avons prêté notre batteuse, en sorte que nous autres, nous nous avons dû finir de battre en novembre, et vous, vous nous traitez comme des romanichels. Vous m'offrez mes propres terres. Pardonnez-moi, mais ça ne se fait pas entre voisins ! À mon avis, ça frôle l'impudence, autant dire...
    LOMOV : D'après vous, alors, je suis un usurpateur ? Mademoiselle, jamais je ne me suis emparé des terres d'autrui et je ne permettrai à personne de m'en accuser...(il se dirige précipitamment vers la carafe et boit de l'eau) Le pré aux vaches est à moi !
    NATALIA : C'est faux, à nous !
    LOMOV : À moi !
    NATALIA : C'est faux ! Et pour vous le prouver : aujourd'hui même je vais envoyer mes faucheur dans ce pré !
    LOMOV : Comment?
    NATALIA : Aujourd'hui même je vais envoyer mes faucheurs !
    LOMOV : Et moi, à coups de pieds !...
    NATALIA : Essayez voir !
    LOMOV : se plaquant une main sur le coeur Le pré aux vaches est à moi ! Vous comprenez ? À moi !
    NATALIA : Ah ! et puis cessez de crier, je vous en prie ! Vous pouvez crier et hurler de rage tant que vous voulez chez vous, mais, ici, je vous demande de respecter les limites !
    LOMOV : Mademoiselle, si des palpitations terriblement épuisantes ne me faisaiet souffrir, si le sang ne battait pas dans mes tempes, je vous parlerais sur un autre ton ! (il crie) Le pré aux vaches est à moi !
    NATALIA : À nous !
    LOMOV : À moi !
    NATALIA : À nous !
    LOMOV : À moi !


  • Commentaires

    1
    Jeudi 5 Juillet 2012 à 11:23
    madilys
    paisibles ,les miss
    douce journée
    2
    Val
    Jeudi 5 Juillet 2012 à 12:02
    Val
    MHEUuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu! chez nous y'en a pas mais on a des chèvres!!!!!
    Bisouxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx!
    3
    Samedi 7 Juillet 2012 à 19:14
    Evelyne
    La "paisibilité" du bétail ! Un plaisir ces photos. Bisouilles aeiouy ^^
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    4
    Mardi 10 Juillet 2012 à 18:31
    Voyelle

    cela devait surement être l'heure de la digestion ! lol !

    5
    Mardi 10 Juillet 2012 à 18:31
    Voyelle

    BêêêêeeeeeeeeALORS !!!

    6
    Mardi 10 Juillet 2012 à 18:40
    Voyelle

    C'est vrai qu'il nous communique parfaitement le paisible instant de la digestion dans les prés...héhé !!

    7
    Mercredi 11 Juillet 2012 à 12:23
    arwen
    ici, on ne peut concurrencer : il y en a peu!
    8
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 15:44
    Voyelle

    je ne pourrai m'en passer, elles m'accompagnent depuis l'enfance



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