• Edition Flammarion 2007
    Traduit de l'anglais (ETats-Unis) par pierre Guglielmina
    Photographies : Matt Mendelsohn

    Depuis qu'il est enfant, Daniel Mendelsohn sait que son grand-oncle Shmiel, sa femme et leurs quatre filles ont été tués, quelque part dans l'est de la Pologne, en 1941. Comment, quand, où exactement ? Nul ne peut lui en dire plus. Et puis il découvre ces lettres désespérées écrites en 1939 par Shmiel à son frère, installé en Amérique, des lettres pressant sa famille de les aider à partir, des lettres demeurées sans réponse... Parce qu'il a voulu savoir ce qui s'est passé, parce qu'il a voulu donner un visage à ces six disparus, Daniel Mendelsohn est parti sur leurs traces, rencontrant, année après année, des témoins épars dans une douzaine de pays. Cette quête, il en a fait un livre, puzzle vertigineux, roman policier haletant, plongée dans l'Histoire et l'oubli - un chef-d'oeuvre. « Daniel Mendelsohn a écrit une oeuvre puissamment émouvante sur le passé " perdu " d'une famille, qui rappelle à la fois l'opulence des oeuvres en prose de Proust et les textes elliptiques de W.G. Sebald. Une réussite exceptionnelle. » Joyce Carol Oates « Les Disparus est une bouleversante enquête de détective à part entière, doublée d'un questionnement sur les interventions énigmatiques de Dieu dans les affaires humaines, et approfondie par une réflexion sur la part d'inéluctable et d'incompréhensible que le hasard introduit dans l'Histoire. » John Maxwell Coetzee « Entre épopée et intimité, méditation et suspense, tragédie et hilarité, Les Disparus est un livre merveilleux. » Jonathan Safran Foer « Mendelsohn réussit à assembler un tableau immensément humain dans lequel chaque témoin a un visage et chaque visage une histoire et un destin. » Elie Wiesel


    LES PREMIERES LIGNES

    Jadis, quand j'avais six ou sept ans, il m'arrivait d'entrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer.

    Les pièces où cela avait lieu se trouvaient, le plus souvent, à Miami Beach, en Floride, et les personnes auxquelles je faisais cet étrange effet étaient, comme à peu près tout le monde à Miami Beach au milieu des années 1960, vieilles. Comme à peu près tout le monde à Miami Beach à l'époque (du moins, me semblait-il alors), ces vieilles personnes étaient juives - des Juifs qui avaient tendance, lorsqu'ils échangeaient de précieux potins ou parvenaient à la fin longuement différée d'une histoire ou à la chute d'une plaisanterie, à parler en yiddish; ce qui, bien entendu, avait pour effet de rendre la chute ou le point culminant de ces histoires incompréhensible à tous ceux d'entre nous qui étions jeunes.

    Comme bien des résidents âgés de Miami Beach à cette époque, ces gens vivaient dans des petites maisons ou des appartements qui, pour ceux qui n'y vivaient pas, paraissaient sentir légèrement le renfermé, et qui étaient en général très silencieux, sauf les soirs où retentissaient sur les postes de télévision en noir et blanc les émissions de Red Skelton, de Milton Berle ou de Lawrence Welk. A intervalles réguliers, cependant, leurs appartements renfermés et silencieux s'animaient des voix de jeunes enfants qui avaient pris l'avion depuis les banlieues de Long Island ou du New Jersey pour venir passer quelques semaines en hiver ou au printemps et voir ces vieux Juifs, à qui on les présentait, frétillants de gêne et de maladresse, avant de les obliger à embrasser leurs joues froides et parcheminées.

    Embrasser les joues de vieux parents juifs! On se contorsionnait, on grognait, on voulait courir jusqu'à la piscine chauffée en forme de haricot qui se trouvait derrière la résidence, mais il fallait d'abord embrasser toutes ces joues qui, chez les hommes, avaient une odeur de cave, de lotion capillaire et de Tiparillos, et étaient hérissées de poils si blancs qu'on pouvait souvent les prendre pour des moutons de poussière (comme l'avait cru une fois mon frère, qui avait essayé de retirer la touffe agaçante pour se voir gifler sans ménagement sur la tête); et, chez les vieilles femmes, avaient le vague arôme de la poudre de maquillage et de l'huile de cuisine, et étaient aussi douces que les mouchoirs en papier «d'urgence» fourrés au fond de leurs sacs, écrasés là comme des pétales à côté des sels à la violette, des emballages roulés en boule de pastilles pour la toux et des billets froissés... Les billets froissés. Prends ça et garde-le pour Marlene jusqu'à ce que je sorte, avait ordonné la mère de ma mère, que nous appelions Nana, à mon autre grand-mère, en lui tendant un petit sac en cuir rouge contenant un billet de vingt dollars tout fripé, un jour de février 1965, juste avant qu'ils la poussent dans une salle d'opération pour une chirurgie exploratoire. Elle venait d'avoir cinquante-neuf ans et elle ne se sentait pas bien. Ma grand-mère Kay avait obéi et pris le sac avec le billet froissé, et, fidèle à sa parole, elle l'avait donné à ma mère, qui le tenait encore dans ses mains, un certain nombre de jours plus tard, quand Nana, couchée dans un cercueil en pin tout simple, avait été enterrée au cimetière Mount Judah dans le Queens, au milieu d'une section qui appartient (comme vous en informe une inscription sur le portail en granit) à la FIRST BOLECHOWER SICK BENEVOLENT ASSOCIATION. Pour être enterré là, il fallait appartenir à cette association, ce qui signifiait que vous deviez être né dans une petite ville de quelques milliers d'habitants, située de l'autre côté du monde dans une contrée qui avait autrefois appartenu à l'Autriche, puis à la Pologne et à bien d'autres pays ensuite, et appelée Bolechow.

    ENVIE DE LIRE LA SUITE ? 
    http://www.lire.fr/extrait.asp/idC=51605/idTC=13/idR=202/idG=4


    J'ai adoré ! Un livre gigantesque !
                                                Voyelle


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  • " Les royaumes du Nord " Tome 1

    4ème de couverture

    Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l'atmosphère confinée d'une prestigieuse université anglaise, est-elle l'objet de tant d'attentions ? De quelle mystérieuse mission est elle investie ? Lorsque son meilleur ami, Roder, disparaît, victime des d'enfants qui opèrent dans tout le pays, elle n'hésite pas à se lancer sur ses traces. Un voyage vers le Grand Nord, périlleux et exaltant, qui lui apportera la révélation de ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d'un autre monde.




    " La Tour des Anges " Tome 2

    4ème de couverture

    Le jeune Will, à la recherche de son père disparu depuis de longues années, est persuadé d'avoir tué un homme. Dans sa fuite, il franchit une brèche presque invisible qui lui permet de passer dans un monde parallèle. Là, à Cittàgazze, la ville au-delà de l'Aurore, il rencontre Lyra. Ensemble, les deux enfants devront lutter contre les forces obscures du mal et, pour accomplir leur quête, pénétrer dans la mystérieuse tour des Anges.




    " Le miroir d'Ambre " Tome 3

    4ème de couverture

    Lyra, l'héroïne des Royaumes du Nord et de La Tour des Anges, est retenue prisonnière par sa mère, l'ambitieuse et cruelle Mme Coulter qui, pour mieux s'assurer de sa docilité, l'a plongée dans un sommeil artificiel. Will, le compagnon de Lyra, armé du poignard subtil, s'est lancé à sa recherche, escorté de deux anges, Balthamos et Baruch. Avec leur aide, il parviendra à délivrer son amie. Mais, à son réveil, Lyra lui annonce qu'une mission encore plus périlleuse, presque désespérée, les attend : ils doivent descendre dans le monde des morts...

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  • C'est un beau voyage, riche en odeurs et en saveurs que nous offre là, Frances Mayes. On s'attarde agréablement sur l'histoire, les paysages, la musique, la cuisine, la littérature...qui foisonnent dans ses quelques 400 pages.
    Un véritable pélerinage que l'on vit tout en restant au chaud sous la couette avec cependant l'envie de préparer sa valise.  Et si ce n'était que ça ?... lire ! cuisiner ! goûter un bon verre de vin en écoutant de la musique sous un ciel étoilé !  marcher à travers les ruelles aux pavés déboités, sous une fine pluie ! prendre un bain dans une immense baignoire à carreaux bleus en pensant aux " Empanades de carne " !  danser le flamenco avec Antonio Banderas ! relire toute l'oeuvre de Colette dans une chambre d'un hôtel en Bourgogne ! essayer le Pudding d'été de la maman de Susan !  tester la sauce au caramel de Violet pour le gâteau au gingembre ! prendre des photos de la Casa Amore e Musica , de la Casa Solatia, de l'Agrumeto di Gigi ! de déguster un verre de Franciacorta  en pensant à Roméo et Juliette ! de courir après les moutons en chantant " Mary had a little Lamb " ! de s'arrêter en Toscane quelques jours pour partager avec Frances Mayes des vers de Gary Snyder, Czeslaw Milosz et de peindre à la brosse des paysages offerts au regard en se prenant pour Perugino, Giotto ou Signorelli !...

    Après tout ça  ( et encore c'est parce que j'ai fait une pause ) on a qu'une seule envie... PARTIR !  Voyelle




    Edition Quai Voltaire - 2006 / Folio 2008
    Traduit de l'anglais ( Etats Unis) par Jean-Luc Piningre

    " Saveurs vagabondes " Une année dans le monde

    4ème de couverture
    L'Espagne, le Portugal, le Maroc, puis la Bourgogne, les îles Britanniques, l'Ecosse, et de nouveau l'Italie, la Grèce. Une année de vagabondages au cours de laquelle Frances Mayes s'accorde le temps de découvrir le métissage des cultures en Andalousie, la cuisine du Portugal, les jardins à l'anglaise, d'effectuer un pèlerinage littéraire dans le pays de Colette en Bourgogne, d'errer au hasard des ruelles de Fez. Partout elle s'immerge, se mêle, flâne au marché, pousse les portes des cuisines de restaurant, entraînant le lecteur avec elle. Elle met ses pas dans ceux d'Homère, se repose de la mer Egée à l'ombre des oliviers en Crète, mais c'est à Mantoue qu'elle rêve de s'installer, en attendant que l'appel de la route la reprenne.




    Edition Gallimard / Folio 1999

    " Sous le soleil de Toscane "

    4ème de couverture

    « Lors de notre premier été ici, j'ai acheté un grand cahier à la couverture de papier florentin relié de cuir bleu. Sur la première page, j'ai écrit : ITALIE. Il semblait prêt à recevoir des vers intemporels, mais j'ai commencé par y coucher des noms de fleurs sauvages, toutes sortes de projets, et du vocabulaire. J'y ai dépeint nos chambres, nos arbres et les cris des oiseaux. J'y ai copié des recommandations : "Planter les tournesols quand la lune entre dans la Balance", sans avoir aucune idée de la période concernée. J'ai décrit les gens que nous avons rencontrés, les plats que nous avons préparés. Ce cahier bleu s'appelle maintenant Sous le soleil de Toscane, il est l'expression naturelle de mes premiers plaisirs ici. Restaurer, puis arranger la maison ; explorer les innombrables secrets de la Toscane et de l'Ombrie ; mitonner dans une autre cuisine et découvrir les liens, nombreux, entre les plats et la culture - autant de joies intenses qu'irrigue le sentiment profond d'apprendre une autre vie. »

    " Incontournable quand on a lu Saveurs vagabondes  ou à lire avant de signer l'acte de vente d'une petite maison en Toscane. " Voyelle


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  • Un livre "Doudou" dans la section adulte ? Je rêve ?... La couverture attire l'oeil, forçément : Un mouton avec son manteau de laine tout doux. Mon regard étant déjà conquis par la couverture, c'est en lisant la 4ème de couverture que j'ai décidé de l'emprunter à la bibliothèque ( de Fécamp). Quelle bonne et heureuse décision !
    Les personnages ( des moutons ! ) prennent en charge l'enquête sur l'assassinat de leur berger, jugeant les humains trop lents à résoudre cette étrange affaire de meurtre.  Une histoire très originale et bien écrite. J'ai suivi le troupeau jusqu'au bout de leur enquête et croyez-moi, je ne me suis pas ennuyée. De plus c'est plein d'humour. Un roman policier bestial et bien ficelé qui ne vous donnera pas envie de courir chez votre boucher pour acheter une côtelette mais plutôt partir en Irlande pour reprendre le troupeau de Georges et tricoter des pulls en hiver.  Bêêêêêêê !!!
     




    Nil Editions - 2007
    Traduit de l'allemand par Frédéric Weinmann

    4ème de couverture
    Sur une pâture de la verte Irlande, le berger George Glenn a été retrouvé assassiné mais personne dans le pays n'est capable de découvrir qui est le meurtrier. Alors son troupeau prend les choses en main. Ces moutons-détectives ont en commun le désir de s'élever au-dessus de leur condition et de surmonter l'affligeant handicap qui les oblige à s'arrêter de penser plusieurs fois par jour pour se remplir l'estomac.
    Aux côtés de Sir Ritchfield (le doyen), Othello (un bélier noir au passé mystérieux), Zora (une brebis philosophe et alpiniste qui aime à flirter avec les abîmes), Miss Maple, la plus sage d'entre tous, s'arroge la direction de l'enquête.

    EXTRAIT :

    Heidi a un soupçon

    Le lendemain, les moutons découvrirent un nouveau monde, un monde sans berger et sans chien. Ils hésitèrent longtemps avant de se décider à sortir. Ils finirent quand même par s'aventurer à l'air libre sous la conduite de Mopple la Baleine, qui avait faim. C'était une matinée splendide. Pendant la nuit, des fées avaient dansé sur l'herbe et semé derrière elles des milliers de perles. On aurait dit que la mer, bleue, claire et plate, s'était pomponnée, et seuls quelques petits moutons-nuages se montraient dans le ciel. D'après la légende, ces nuages étaient des bêtes qui avaient un jour dépassé la falaise, des élus qui continuaient de brouter dans le ciel pour l'éternité et qu'on ne tondait jamais. En tout état de cause, c'était bon signe.
    Soudain, l'euphorie s'empara du troupeau. La veille, ils étaient restés si longtemps immobiles qu'ils en avaient eu mal aux tendons. Aujourd'hui, ils gambadaient dans la prairie comme des agneaux au printemps : ils galopaient vers l'abîme, s'arrêtaient de justesse au bord du précipice et revenaient à toute allure vers la bergerie. Ils furent bientôt tous hors d'haleine.
    Alors, Mopple la Baleine songea au potager. Derrière la bergerie, il y avait la roulotte - un véhicule bringuebalant dans lequel George Glenn avait parcouru le pays avec un précédent troupeau, mais où il ne faisait plus que ranger des affaires et passait la nuit de temps en temps. Derrière la rou­lotte, il avait planté un potager - des laitues, des petits pois, des radis noirs, du cresson, des tomates, de la chicorée, des renoncules et un peu de ciboulette - qu'il avait entouré d'une clôture.
    Le carré de légumes se trouvait certes dans la prairie, mais il était interdit aux moutons - une interdiction d'autant plus insupportable que la clôture en soi n'était pas un problème. C'était l'interdiction, et la clôture, et la vigilance de George qui les avaient jusqu'alors empêchés de moissonner ce paradis terrestre à la façon des moutons. Or George avait disparu, et avec lui l'interdiction. De son museau habile, Lane souleva la targette. (...)


    (...) Cloud fixait toujours la touffe d'herbe d'une air songeur. Il fallut que Zora lui effleure le flanc du museau pour qu'elle se remette à parler, d'une voix basse et hésitante :
    - Au bout d'un moment, George aussi s'est mis en colère. Il m'a déposée dans les bras de l'homme en noir et a dit : « Vas-y, bénis-la ! » L'autre sentait mauvais, cela me faisait peur. Il ne savait pas comment me tenir, mais m'a quand même emmenée. Il avait la plus grande maison du village - grande, pointue et froide comme lui. Il m'a enfermée dans son jardin. Tout seule. Il y avait un pommier, mais protégé par un grillage, et les fruits pourrissaient bêtement par terre.
    À nouveau, quelques moutons bêlèrent, scandalisés. Claud fut prise d'un frisson.
    - Tout à coup, une foule de gens est arrivée. Ils amenaient des chiens, des moutons que je ne connaissais pas et un cochon. Moi aussi, j'ai dû entrer. Cela faisait un boucan d'enfer, mais l'homme en noir s'est mis à parler d'une voix incroyablement forte. Chacun pouvait l'entendre : « Bienvenue dans la maison de Dieu ! » a-t-il dit. Puis il a raconter plein d'autres choses.
    Elle fit une pause, toujours aussi songeuse.
    - Donc, il s'appelle Dieu..., déduisit Ritchfield.
    Othello fit une étrange grimace :
    - Dieu ?
    - Peut-être, répondit timidement Cloud. Peu à peu, j'ai compris qu'ils vénéraient un agneau. Je trouvais l'idée belle. Tous ces être humains adoraient un agneau, mais un agneau particulier. Ils l'appelaient « Seigneur ». Puis il y eut de la musique, comme à la radio... sauf qu'ils jouaient faux. J'ai regardé autour de mou et eu affreusement peur. Sur le mur, il y avait un homme nu, et bien qu'il soit couvert de plaies, il ne sentait pas le sang.
    Elle préféra ne pas poursuivre son récit.
    - Et il avait un bêche dans le ventre, pas vrai ? conclut triomphalement Ritchfield.


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  • Idéal pour une faire une pause entre des lectures qui remuent les méninges et bouleversent notre âme sensible. Drôle, bien épicé, facile à lire, ce roman est une petite bouffée de fraîcheur. A lire certainement quand on a un coup de blues. Un petit cocktail à boire cul sec pour reprendre le cours de la vie de plein front. ça me fait le même effet quand j'écoute un morceau de Marylin Manson pour redynamiser mon esprit qui part à la dérive le temps d'une contrariété, d'un doute. Succès garantie !



    Editions Belfond - 2006

    4ème de couverture

    Après un voyage de noces de dix mois et deux camions pleins à craquer de souvenirs, le retour de Becky à Londres est loin d'être idyllique. Pas de boulot, un budget réduit au minimum, un mari débordé, une meilleure amie occupée ailleurs, des parents en pleine psychothérapie. Plus une surprise de choc : Becky découvre qu'elle à une soeur. Et quelle soeur ! Tout le contraire de Becky : radine, sérieuse, pas féminine pour deux pence, Jess déteste les fringues, le maquillage, les courses et le chocolat. Elle ne collectionne pas les chaussures mais les échantillons géologiques, recycle les enveloppes usagées et le marc de café, milite dans une association écolo. Et quand Luke, le mari de Becky, avoue un net penchant pour les compétences informatiques de Jess, la jalousie pointe son nez.

    La première phrase :
    D'accord. Je peux le faire. Facile. Il faut juste que je laisse mon pur esprit prendre le dessus pour s'ouvrir à l'illumination. Je serai alors un être rayonnant de lumière.


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  • Une belle exploration à l'intérieur d'une maison de famille où chaque pièce est détaillée jusqu'au moindre recoins. Demeure témoin de plusieurs vies. Elle cache ses secrets de famille que l'auteur va nous dévoiler au fil de la visite. Souvenirs, recherche d'une vérité à travers une confession que l'on écoute attentivement et qui d'ailleurs est bien plus qu'une "simple visite". Nous sommes les murs de cette maison et les murs ont des oreilles ! Chuttt !


    Edition Grasset - 2006

    « Mon père n'a connu que des hommes qui n'étaient pas son père, on lui en trouva un, de père, lorsqu'il avait dix ou douze ans, on changea son nom, et même son prénom pour le défaire de son passé, il s'appelait Raymond Quisserne et devint tout à trac Roger Harang, il nous a donné ce nom d'emprunt sans nous dire jamais qu'il n'était pas le sien. » Jean-Baptiste Harang Dans la maison de ses grands-parents paternels, à Dun-le-Palestel, dans la Creuse, tombant par hasard sur le livret militaire de son grand-père, Jean-Baptiste Harang apprend la véritable identité de son père, alors décédé. Cette découverte tardive, qui met en cause son propre nom et lui laisse entrevoir une généalogie inconnue, bouleverse aussi le regard de l'auteur sur l'homme, qui, jusque dans la mort, choisit de dissimuler à ses enfants le mystère de sa naissance. De la maison qui recela si longtemps le secret de l'identité paternelle, Jean-Baptiste Harang dessine l'architecture intime, de pièce en pièce, pour tenter de cerner l'énigme familiale. De la chambre du cousin Arthur à celle des grands-parents, de la cuisine au grenier, de la « gare » (le grand-père était « correspondant SNCF ») à l'escalier, il exhume les souvenirs au long du siècle, jusqu'à retrouver sa propre enfance ; redonnant vie aux êtres qui tour à tour peuplèrent la maison de Dun, il traque dans ces lieux familiers les pans d'ombre, en quête d'une histoire clandestine. Dans la chambre de la Stella, une gravure coquine est depuis toujours accrochée au mur au-dessus du lit. Elle s'intitule « La visite du docteur »...

    Pélerinage de la mémoire, archéologie d'un mensonge et roman-vrai des origines, le dernier livre de Jean-Baptiste Harang émeut autant qu'il impressionne par la concision et la force de son style.


    EXTRAIT :

    Mon père a toujours dit qu'avant de mourir il couperait tous ses meubles en quatre afin qu'on ne s'entre-tue pas pour partager l'héritage. Il est mort sans avoir recouvré la force de le faire, sa succession s'est effectuée dans un climat de fraternité plus fort que la rancoeur. Cette menace qu'il croyait drôle et qui finit par le devenir dans la catégorie comique de répétition ne concernait pas les secrétaires, puisque notre famille [... ] - chapitre : 6 - La salle à manger 

    Journaliste et écrivain français, né en 1949, dans la Nièvre, Jean-Baptiste Harang est journaliste à Libération où il participe à la rédaction du "cahier livre" du journal.


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