• "Rites d'Automne" de Dan O'Brien

    Le périple  d'un fauconnier à travers l'Ouest américain est bien plus qu'une histoire d'amitié, c'est un récit inoubliable, poétique qui d'une force magistrale m'a complètement envoûtée.

    En plein coeur des rocheuses, j'ai pris mon envol en compagnie de Dolly ( faucon pélerin) sur les terres sacrées des amérindiens. Là où il a quelques années les hommes respectaient la faune et la flore. Des kilomètres et des kilomètres d'étendues d'une beauté à couper le souffle que Dan O'Brien nous dévoile à travers sa quête de réintroduction des faucons pélerins.

    Dan O'Brian est un coriace, un amoureux de la nature, dans "Rites d'Automne", il relève le défi de réapprendre la vie sauvage à Dolly, jeune faucon femelle et nous révèle combien le lien entre l'homme et la nature reste fragile.

     

    "Tous mes livres sont consacrés à la nature, parce que je vois le monde en tant que biologiste. Certains écrivains sont fascinés par les relations humaines, moi je m'intéresse aux relations avec la nature, entre les espèces"

     

    Au cours de ses 294 pages passionnantes, j'ai eu l'impression de faire partie du voyage. Et quel voyage !!!!!!!! 

     

    9782846261852

    Editions "Au diable vert" - mai 2009

    Traduit de l'anglais ( E.U) par Laura Derajinski

     

    Dan O’Brien, spécialiste des espèces en voie de disparition, œuvre pendant plusieurs années à la réintroduction des faucons pèlerins dans les Montagnes Rocheuses, menacés d’extinction par l’utilisation massive de DDT. Au cours d’une mission en 1986, il s’attache à Dolly, une femelle élevée en captivité qu’il se met en tête d’élever et de réhabituer à la vie sauvage. Avec elle, il va entreprendre un incroyable voyage, celui de la migration aviaire naturelle : au cours de leur périple de la frontière canadienne au golfe du Mexique, une amitié hors du commun se dessine. Mais au-delà de l’étude exemplaire de l’univers de la fauconnerie, Rites d’automne est une évocation inoubliable des grands espaces de l’Ouest américain, un conte métaphorique sur la liberté et une ode à la nature, dont jamais ne nous quitte ici la conscience de la fragilité.

     

    Dan o'Brien est aussi professeur de littérature et d'écologie. Il élève des bisons  dans une optique écologique et éthique, dans son ranch situé au pied des "Blacks Hills" ( Dakota du Sud ) 

     

    EXTRAIT ( p.48)

     

    Les pélerins et les humains semblent posséder le même sens de l'esthétique. A deux reprises au cours d'un voyage en quête de faucons, un compagnon s'est tourné vers moi pour me dire, avec un hochement de tête, le regard perdu dans le vague : " ça alors, ils trouvent de sacrément beaux coins". La première fois que j'ai entendu cela, c'était sur une falaise surplombant la toundra du Groeland. La seconde, sur une île du Golfe du Mexique. Il existe une quantité indénombrable d'autres liens. Les pélerins et la fauconnerie sont mentionnés dans les oeuvres de nombreux poètes : Byron, Browning, Coleridge, Keats et Yeats pour ne nommer qu'eux.Il existe des centaines de métaphores et d'allusions à cet art dans les ouvrages de Shakespeare.

    " De ton noir chaperon, cache le sang hagard qui se débat dans mes joues " ( Roméo et Juliette Acte III scène 2) peut-être cité parmi les exemples de synthèse shakespearienne entre les émotions humaines et les émotions nées de l'intéraction entre l'homme et la beauté sauvage des faucons.

    Dans la pile éclectique de livres et de revues que j'avais exhumés de ma bibliothèque se trouvait un exemplaire usé d'un recueil de Yeats. J'ai relu une fois encore " La seconde venue", un poème que je n'étais jamais parvenu à comprendre et je l'ai lu à voix haute comme si Dolly pouvait m'aider. Il commence ainsi :

     

    Tournant et tournant dans la spire toujours plus large

    Le faucon n'entend plus le fauconnier ;

    Tout se disloque ; le centre ne peut tenir :

    L'anarchie s'abat sur le monde,

     

    Yeats a choisi la perte d'un faucon pour déclencher la seconde venue, mais pas celle du Christ, comme l'on serait enclin à l'imaginer :

     

    Et quelle bête infâme, son heure enfin revenue

    Se traîne vers Bethléem pour voir le jour ?

     

    Une semaine plus tard, je suis parti vers l'ouest, les chiens et le faucon à l'arrière de mon pick-up et Erney sur le siège passager. Quelque chose en moi refusait de quitter le ranch, voulait continuer  à arpenter les trois cents hectares de pâturages secs chaque matin pour le restant de mes jours, apprendre à connaître les voisins, acheter un cheval de trait pour m'accompagner dans les tâches quotidiennes. Mais Dolly était fin prête et le permis fédéral venait de m'être délivré. Je n'avais plus le choix.

     


     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Octobre 2010 à 20:59
    Bleue Farandole

    J'ai bien envie aussi de lire et je vais me le commander! Je pense que cela plaira à mon Pierre! Les faucons, on adore! Douce nuit sous la couette!

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    2
    Mercredi 6 Octobre 2010 à 23:30
    Voyelle

    alors c'est sûr !  il va aimé !!!!!!!!!!

    bisouilles laure !

    @  + tard



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