• "Saints et pécheurs" Edna O'Brien

    Edna O'Brien avec une belle mélancolie, nous dévoile l'âme profonde de l'Irlande, son pays d'origine, à travers onze nouvelles courtes.

    Pour ne pas toutes les citer, j'ai choisi...

    "Les rois de la pelle" : Rafferty raconte comment il est arrivé à Londres, à l'âge de 15 ans, avec son père pour creuser des canalisations. Des centaines d'Irlandais comme lui espéraient un boulot avec en prime un avenir radieux. Illusion !

    "Envoie la pluie à mes racines" : Miss Gilhooley attend un poète impatiemment dans le salon d'un hôtel. Elle a pour lui une affection particulière. En l'attendant, elle se souvient et nous raconte. «Elle avait été amoureuse plus d'une fois, glorieusement, éperdument amoureuse, mais c'était le dernier attachement qui avait été le plus profond qui était, avait-elle cru, prédestiné.» (...) Très souvent elle allumait la lumière, contemplait la chambre vide et se maudissait de son imagination stupide. Elle se tourna vers les poètes comme elle s'adresserait à Dieu. Gérard Manley Hopkins était son poète préféré en ce temps-là, et le vers qu'elle ne cessait de se répéter et qui a été tellement déprécié, c'était «Ô toi seigneur de vie, envoie la pluie à mes racines.»

    Dans "mes deux mères" : il s'agit du portrait d'une mère pieuse qui élève sa fille avec rigueur. Quand elle découvre l'attirance de sa fille, étudiante à Dublin, pour la littérature et l'écriture, tout bascule. «Je commençai à écrire - des notes qui devaient rester cachés parce qu'elle y verrait une certaine envie de voir le monde. Elle assurait que la littérature était un signe précurseur du péché et de la damnation, alors que moi, je croyais que c'était la seule alchimie qui existât. Je lirais et j'écrirais et elle, la juge de ce que j'écrivais, elle devait être proscrite, exactement comme dans un conte de fées.» Quelques lignes plus loin, il apparaît, sans aucun doute que cette nouvelle est le reflet de la jeunesse de l'auteur.

    Dans chaque histoire, on sent vibrer sous la plume d'Edna O'Brien, les coeurs sensibles et solitaires. Des textes vivants et poignants, des paysages vivaces et des personnages tenaces...j'aime vraiment beaucoup.

    C'est en regardant les carnets de route de François Busnel sur les auteurs Irlandais que j'ai redécouvert Edna O'Brien. Je ne manquerai pas de lire son dernier livre paru en 2013  "Fille de campagne" ( autobiographie)

    Lu en 2010 "Crépuscule Irlandais"

     

    Nouvelles traduites de l'anglais (Irlande) par Pierre-Emmanuel Dauzat

    Editions S. WESPIESER - 2012

    Quatrième de couverture : Qu’elle évoque, dans Rois de la pelle, ces Irlandais venus à Londres creuser les canalisations ; qu’elle explore le trouble de la sexualité chez une vieille logeuse dans Pécheurs ; qu’elle suive la trace d’un activiste politique juste sorti de prison dans Fleur noire ; qu’elle nous fasse partager, dans Georgette verte, les rêves déçus d’une petite fille invitée avec sa mère dans la plus jolie maison du bourg ; ou qu’elle nous entraîne, avec Vieilles blessures, la dernière et la plus poignante des nouvelles de ce recueil, sur une île du Shannon dont le cimetière est l’enjeu d’une querelle familiale, Edna O’Brien – hormis avec Manhattan pot-pourri, haletante autopsie d’un coup de foudre – enracine son livre dans la terre d’Irlande.


  • Commentaires

    1
    Samedi 31 Mai 2014 à 06:51
    Aifelle

    Plusieurs blogueuses ont été déçues par "fille de campagne", je commencerai donc plutôt par un recueil de nouvelles. Comme toi, j'ai aimé l'écouter dans "carnets de voyages".

    2
    Samedi 31 Mai 2014 à 18:17

    J'ai vu ce carnet de route également ! Merci pour le partage voyelle, des bisous.

    3
    Dimanche 1er Juin 2014 à 22:01

    moi, je tenterais bien "Manhattan pot-pourri"....



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