• "Stoner" de John Williams

    Attention...chef d'oeuvre !!

     

    Anna Gavalda ( merci m'dame !)a traduit un magnifique roman écrit en 1965 par John Williams...chef d'oeuvre oublié."Stoner" est bien plus que la vie sobre et banal d’un professeur d’université du Middle West. Dès les premières lignes, je me suis sentie hapée par l'histoire et ce jusqu'à la dernière ligne. C'est le genre de livre que tu as du mal à fermer...Stoner qui au départ semble voué à reprendre la ferme de ses parents, part à l'université étudier l'agronomie après l'obtention d'une bourse. Son destin est tout autre. Il se découvre très vite une passion pour la littérature anglaise, la langue et le verbe "Shakeaspirien"

    Il dévore les livres, apprend le latin, le grec, étudie d'illustres textes d'illustres auteurs...

     

    la lecture de "Stoner" m'a replongé avec délice dans l'ambiance magique du film "le cercle des poètes disparus". William Stoner est à l'image de certains personnages des romans de Dickens. Il est tout simplement bouleversant de vérité face à une vie pathétique à laquelle il est soumis sans jamais avoir de regrets, de remords... ou presque. C'est ainsi...mais de quoi se poser des questions sur le sens que l'on (a) donne (é) à sa vie. 

     

    Un grand moment de lecture... si profondément humain.Putain, ce que j'aime ça, la profondeur de l'âme humaine!

     

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    Editions "La dilettante" -2011

     

    « Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d’autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier et que l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre. »


    Résumé chez  l'éditeur C’est en lisant une interview de Colum McCann parue dans le quotidien anglais The Guardian il y a quelques années que j’ai découvert Stoner de John Williams. McCann affirmait que ce roman, publié en 1965, était un grand oublié de la littérature américaine, ajoutait qu’il en avait déjà acheté plus d’une cinquantaine d’exemplaires pour l’offrir à ses amis et que c’était un texte qui touchait autant les écrivains que les simples lecteurs. Cette précision m’avait mis la puce à l’oreille et je m’étais empressée de le lire. De le lire, de l’aimer et d’avoir envie de le partager à mon tour. Hélas, il n’avait jamais été édité en français. La suite est simple : j’ai demandé à mon éditeur d’en acquérir les droits, ai vaguement cherché un traducteur patenté et ai fini par m’avouer ce que je savais déjà, à savoir que William Stoner, c’était moi, et que c’était à moi de m’y coller. Pour le meilleur, pour ce « vertige de l’orpailleur » évoqué dans le chapitre IX – expression qui n’est pas dans le texte original et que je me sais gré d’avoir inventée – ceux qui liront jugeront, et pour le pire: des heures et des heures passées arc-boutée sur un bout de phrase que je comprenais, que je « voyais » mentalement, mais qu’il m’était impossible de traduire… Pourquoi tant d’enthousiasme et tant de peines ? Je ne sais pas. Voilà un roman qui n’a rien de spectaculaire. Le récit d’une vie âpre, austère, une vie de prof, une vie passée sous silence et tout entière consacrée à la littérature, bref pas très sexy, j’en conviens et n’en espère aucun miracle, mais je suis bien heureuse d’avoir été au bout de ce projet. D’une part parce qu’il m’a beaucoup appris sur « le métier », toutes ces histoires de légitimité, de liberté, de respect dû à une voix plutôt qu’à une langue m’ont passionnée, d’autre part parce c’est un roman qui ne s’adresse pas aux gens qui aiment lire, mais aux êtres humains qui ont besoin de lire. Or, avoir besoin de lire n’est pas forcément un atout, ce peut être, même, souvent, un handicap. Se dire que la vie, bah… tout compte fait, n’est pas si importante que ça et que les livres pareront à ses manquements, c’est prendre le risque, souvent, de passer à côté. William Stoner donne cette impression de gâchis. D’ailleurs c’est une question qui le hante au moment de sa mort : parce que j’ai aimé lire plus que tout, j’ai déçu mes parents, perdu des amis, abîmé ma famille, renoncé à ma carrière et eu peur du bonheur, ai-je raté ma vie ?

    Quelques battements de cils plus tard, il y répond et, en essayant de le servir le mieux possible, j’y ai répondu aussi. Car en vérité, et nous pouvons l’avouer, que nos vies soient ratées ou pas nous importe moins que cette question posée par un professeur à ce jeune homme gauche, fruste et solitaire qui n’a encore jamais mis les pieds dans une bibliothèque et qui deviendra mon héros :
    « M.Stoner, M.Shakespeare s’adresse à vous à travers trois siècles. L’entendez-vous ? »
    Anna Gavalda

     



  • Commentaires

    1
    Mardi 29 Novembre 2011 à 10:20
    Nikit@
    Ton avis, franc et massif, me donne vraiment envie de le lire Voyelle ;o) Merci pour le partage, c'est noté ! Bises
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    2
    Val
    Mardi 29 Novembre 2011 à 11:31
    Val
    Alors là je dit banco c'est super tentant ça Mme!
    3
    Mardi 29 Novembre 2011 à 13:37
    Aifelle
    Au début, le tam tam fait autour de la traduction d'Anna Gavalda ne m'a pas plu. Mais les échos sont tous bons .. alors je l'ai noté.


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