• «La photographie a fixé pour toujours trois silhouettes en plein soleil, deux hommes et une femme. Ils sont tout de blanc vêtus et tiennent une raquette à la main. La jeune femme se trouve au milieu : l’homme qui est à sa droite, assez grand, est penché vers elle, comme s’il était sur le point de lui dire quelque chose. Le deuxième homme, à sa gauche, se tient un peu en retrait, une jambe fléchie, et prend appui sur sa raquette, dans une posture humoristique à la Charlie Chaplin. Tous trois ont l’air d’avoir environ trente ans, mais peu être le plus grand est-il un peu plus âgé. Le paysage en arrière-plan, que masquent en partie les volumes d’une installation sportive, est à la fois alpin et sylvestre : un massif, encore blanc à son sommet, ferme la perspective en imprimant sur la scène une allure irréelle de carte postale. Tout, dans ce portrait de groupe, respire la légèreté et l’insouciance mondaine. »

    Le roman commence par la publication d'une photo dans une petite annonce de journal. Hélène a très peu d'informations sur sa mère, morte dans un accident de voiture quand elle avait trois ans. Elle reçoit un courrier de Stéphane. Il a reconnu son père sur la photo.

    Hélène et Stéphane s'interrogent sur le lien qui semble les unir. Lettres, mails et SMS se succèdent au fil de leurs découvertes, les laissant chaque fois ébahis.  Leurs recherches vont les mener inéluctablement à se rencontrer.  L'héritage de secrets enfouis va bouleverser leur vie et peut-être changer leur destin. Chaque chapitre débute par la description d'une photo trouvée dans les archives familiales. Ces photos sont comme les pièces manquantes d'un puzzle auxquelles viendront s'ajouter les souvenirs d'enfance, une lettre et un journal.   

    "Eux sur la photo" est un roman épistolaire très prenant, une très belle réflexion sur les silences, les non-dits et un ajout à mes coups de coeur 2014 !  

    merci ma Lise pour cette découverte  :)

    "Eux sur la photo" de Hélène Gestern

    Quatrième de couverture : Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.

    Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.

    Hélène Gestern a quarante ans. Elle vit et travaille à Nancy.   Eux sur la photo est son premier roman. Le site d' Hélène Gestern


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  • Smile gourmand

    «Un oignon suffit à faire pleurer les gens, mais on a pas encore inventé le légume qui les ferait rire. »

     (William Penn Adair dit Will Rogers)

     


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  • Elles se sont dit OUiiiiiiii...

    Elles se sont dit OUiiiiiiii...

    Elles se sont dit OUiiiiiiii...

     

    ...pour le meilleur et pour le pire !

     


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  • La création du mercredi de monsieur Voyelle


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  •  «Vingt-cinq ans déjà déjà, et je n'ai rien accompli. Quand on sait ce qu'avait réalisé mon père à mon âge. Je n'ai même pas pu obtenir les titres de docteur, médecin psychiatre, guérisseur des âmes. Comme seul titre je dispose de mon nom, c'est peu et beaucoup à la fois. Il paraît que les gens payent pour une particule, moi, je donnerais ma vie pour changer d'héritage. J'endure tellement d'épreuves que j'irai jusqu'à Vienne pour abréger ma souffrance. Je suivrai les conseils de docteur Minkel. Peut-être qu'il ne me veut pas tant de mal que cela. Peut-être qu'à Vienne, ils disposent d'une pilule miracle. Je vais leur laisser une chance de me sauver. Chacun a droit à sa chance.» 

    En 1914, Eduard a quatre ans quand ses parents divorcent. Son frère Hans-Albert est âgé de 10 ans. Tous deux souffriront de l'abandon de leur père partit vivre à Berlin où il épousera sa maîtresse, Elsa. Mileva retourne à Zurich et élève seule ses deux enfants. Eduard est très proche de sa mère aimante. En 1933,  Eduard a vingt-ans et sera interné à la clinique psychiatrie Burghölzli de Zurich après plusieurs troubles du comportement et des crises violentes. Mileva est bouleversée quand on lui apprend la maladie de son fils, schizophrénie, elle la refuse, la rejette.  Albert ne semble pas être surpris par la maladie de son fils. «Son intuition lui a valu sa gloire et son Nobel plus encore que sa logique ou la puissance supposée de son cerveau. Le pressentiment qui l'anime aujourd'hui est si funeste, ses lèvres ne parviennent pas à proférer une parole. Ce qu'il redoutait depuis des années, ses pires pressentiments se sont réalisés. (...) Il se demande si la séparation d'avec Mileva a pu accentuer les troubles. La distance entre lui et ses fils, l'abîme qui s'est creusé avec son ex-femme ont-ils constitué des éléments favorisants ? Et ces tombereaux de haine déversés entre époux. Non ! Les enfants de divorcés ne finissent pas à l'asile. Quant à la descendance des prétendus génies, qui peut savoir ce qu'elle devient ? » Eduard se sentira abandonné pour la deuxième fois quand son père part en Amérique pour fuir l'Allemagne nazie. Ils ne se reverront plus jamais. "Le cas Eduard Einstein"  de Laurent Seksik est un passionnant récit alterné par trois voix  où  l'âme humaine est mise à rude épreuve. La voix d'Eduard prédomine et en fait indéniablement le personnage principal. Il est si présent, si solitaire, si bouleversant. Une belle lecture !

    "Le cas Eduard Einstein" de Laurent Seksik

    mai 1933 - photo prise à la clinique psychiatrique du Burghölzli. C'est la dernière photo d'Albert Einstein et de son fils ensemble.


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