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    Quel plaisir de lire à nouveau Olivier Truc ! Déjà conquise avec "Le dernier lapon", il ne pouvait pas en être autrement. Ici, l'histoire se passe au Printemps contrairement à l'histoire précédente qui se déroulait en Hiver. Le contraste est saisissant car selon les saisons, c'est le jour ou la nuit qui domine.  Dans le Grand Nord, les heures d'ensoleillement diffèrent selon les saisons et le lieu géographique.

    « Samedi 24 avril.

    Lever du soleil : 3 h 20. Coucher du soleil : 21 h 26.

    18 h 06 d'ensoleillement.

    Quartier de Praerien (La Prairie), sur les hauteurs d'Hammerfest.

    7 h 30

    (...) Elle avait toujours eu l'habitude de dormir sans rideaux pour sentir le rythme des saisons, vivre au gré de ce que la nature lui offrait, lumière y compris. L'éducation de sa mère. On reçoit avec gratitude les dons de Dieu. Mais ici, cela dépassait les bornes. Dans la cabane de Skaidi où Klemet et elle avaient à nouveau passé la nuit sa couchette étaient orientée vers l'est. Et, ce matin le soleil brillait de tous ses feux pendant la phase la plus fragile de son cycle de sommeil.»

    Le sympathique duo de la police des rennes que forme Klemet et Nina mène l'enquête sur la mort d'un jeune éleveur de rennes, survenue pendant la traversée à la nage des rennes. Le détroit du loup est le lieu stratégique qu'empruntent les rennes lors de la transhumance.  D'autres morts vont se succéder et envenimer la relation entre les éleveurs de rennes et la population locale. Les habitants de la ville défendent les intérêts que leur procurent l'industrie pétrolière, jusqu'à oublier, voire mépriser leur origine. Comme Nils Sormi, d'origine sami, plongeur dans l'industrie pétrolière et frimeur à ses heures.  Markko Tikkanen, agent immobilier sans scrupules, sait flairer les bonnes affaires et n'hésite pas à soudoyer avec de fausses promesses. Quant au maire d'Hammerfest, il est excédé par les intrusions des rennes qui saccagent les jardins potagers malgré une clôture... savamment installée ?! Beuh...on n'arrête pas un renne qui a faim...même le jour d'un enterrement.

    «Le quartier consistait en six ou sept parcelles d'une trentaine de maisons chacune. Ce troupeau s'aventurait visiblement seul. Aucune autres bête à l'horizon. (...) Certains s'intéressaient à des fleurs en pot plantées récemment. Irrésistible après six mois de diète au lichen.»

    Pour les besoins de l'enquête et parallèlement pour des raisons personnelles, Nina renoue avec sa mère dans le seul but de retrouver son père. Il se pourrait qu'il soit lié à une ancienne histoire venant des profondeurs de la mer. Le passé sombre et lourd qui remonte à la surface dévoile la face obscure d'un monde pas joli-joli. A quel prix des hommes ont été sacrifiés, au nom de la prospérité de l'industrie pétrolière de la Norvège ?!  J'ai bu la tasse en l'apprenant car bien que l'histoire soit une fiction, l'auteur s'est basé sur des faits réels qui se sont déroulés en 1970. Olivier Truc en a fait un bon polar vengeresse.

    "Le détroit du loup" d'Olivier Truc

    Editions Métailié - 2014

    Quatrième de couverture : Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance… Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent. En ville les héros sont les plongeurs de l’industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, d’origine sami. Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina une autre quête se joue, plus intime, plus dramatique. Elle l’entraîne à la recherche de ce père disparu dans son enfance. Une histoire sombre va émerger, dévoilant les contours d’une vengeance tissée au nom d’un code d’honneur implacable.

    "Le détroit du loup" d'Olivier Truc 

    octobre 2014 -rencontre avec Olivier Truc - Librairie La Buissonnière - Yvetot

     


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  • Très belle exposition, présentée à l'occasion du centenaire de la naissance de Nicolas de Staël (1914, Saint-Pétersbourg – 1955, Antibes) que je ne connaissais pas plus que ça. Alors il n'était pas question de manquer une si belle occasion de le découvrir vraiment. No regret car c'était une belle balade picturale dépaysante de paysages, stylisée dans les formes et les lignes, épurée dans le plein et onctueuse dans la pâte. Se laisser emporter par toutes ses nuances de couleurs diluées, dissoutes...un délice pour le regard ! 

    Balade picturale

    "Figures au bord de mer"

    « On ne peint jamais ce qu’on voit ou croit voir, on peint à mille vibrations le coup reçu, à recevoir ». Nicolas de Staël

    Balade picturale

     «Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation de l'espace.»Nicolas de Staël

    Balade picturale

    "Les toits" - 1952

     

    En voir plus sur ses toiles :  CLICK


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    La création du mercredi de monsieur Voyelle

    ( Cliquez sur la photo pour voir plus grand )


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  • Lune d'octobre

    Sais-tu qui je suis ? Le Rayon de Lune.
    Sais-tu d’où je viens ? Regarde là-haut.
    Ma mère est brillante, et la nuit est brune.
    Je rampe sous l’arbre et glisse sur l’eau ;
    Je m’étends sur l’herbe et cours sur la dune ;
    Je grimpe au mur noir, au tronc du bouleau,
    Comme un maraudeur qui cherche fortune.
    Je n’ai jamais froid ; je n’ai jamais chaud.
    Je suis si petit que je passe
    Où nul autre ne passerait.
    Aux vitres je colle ma face
    Et j’ai surpris plus d’un secret.
    Je me couche de place en place
    Et les bêtes de la forêt,
    Les amoureux au pied distrait,
    Pour mieux s’aimer suivent ma trace.
    Puis, quand je me perds dans l’espace,
    Je laisse au coeur un long regret...

    Guy de Maupassant - Vers - La chanson du rayon de lune


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