• A Rennes, un gâteau breton porte le nom d'une tueuse en série. C'est lors du salon du livre à St Malo, en 2011, qu'un lecteur offre une part de ce gâteau à Jean Teulé, heureusement certifiée sans arsenic. Mais - car il y a toujours un mais qui se glisse entre les mots - au 19ème siècle, le FAMEUX gâteau a été l'arme de plusieurs crimes. Après cette découverte intriguante, l'écrivain s'intéresse à l'histoire de la Bretonne criminelle et donne naissance à "Fleur de Tonnerre". Un roman qui a le goût d'arsenic avec une bonne dose d'humour noir. Un atout majeur chez Jean Teulé, non-contesté, je l'espère en tout cas.

    «La ferme s'emplit de soupirs mais tous ici admirent le dévouement, le zêle de Fleur de tonnerre qui, debout près de sa mère et tête baissée, prend tellement soin de la malade à langue verte, lèvres d'où pendent des flocons d'écume. Mais si ces gens pouvaient voir par en dessous l'expression de la petite fille blonde, ils découvriraient qu'en fait, elle lui jette un regard qui a quelque chose d'infernal. Elle est devant quelqu'un qui va mourir...C'est comme la naissance d'une vocation.»

    Jean Teulé s'appuie sur le fait (non prouvé) qu'à l'âge de huit ans, Hélène Jégado - se voyant remplit d'une mission - aurait tué sa mère. Son premier homicide dicté par la voix de l'Ankou, l'ouvrier de la mort. Une entité diabolique fort présent dans les croyances bretonnes car d'après la légende le rôle de l'Ankou est de collecter dans sa charrette grinçante (karr an Ankoù, karrigell an Ankoù, karrik an Ankoù) les âmes des défunts récents. Remplissant ainsi un rôle de « passeur d'âmes ». Lorsqu'un vivant entend le bruit de la charrette (wig ha wag !), c'est qu'il (ou selon une autre version, quelqu'un de son entourage) ne va pas tarder à passer de vie à trépas. On dit aussi que celui qui aperçoit l'Ankou meurt dans l'année.

    Cette histoire d'Ankou moult fois contée hante l'esprit d'une petite fille. Un traumatisme irréversible qui deviendra par la suite le mécanisme déclencheur d'une série d'empoisonnements.

    L'histoire est ponctuée, et j'ai adoré, des mésaventures de deux normands perruquiers, vraiment mais vraiment malchanceux. Les Dupondt à la sauce Normande ! L'humour allège la dimension dramatique qui ne manque pourtant pas de s'intensifier au fil des pages. Ses deux personnages pittoresques sont les victimes des croyances bretonnes que l'auteur s'accorde à pointer d'une plume vénéneuse. Il fait mouche à tous les coups ! C'est jubilatoire ! Envoutante et troublante lecture, j'♥ !

    fleur de tonnerre

    Editions Julliard - 2013

    Résumé chez l'éditeur

    Hélène Jégado a tué des dizaines de ses contemporains sans aucune raison apparente.
    Quels secrets renfermait cette tête qui, le 26 février 1852, sur le Champ de mars de Rennes, roula dans la corbeille de la guillotine ?

    C'était au temps ou l'esprit des Lumières et le catéchisme n'avaient pas soumis l'imaginaire populaire aux lois de la raison et du Dieu unique. Partout en Bretagne, dans les forêts et les landes, sur les dunes fouettées par les vents fous de l'Atlantique, couraient les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait inlassablement les manigances des êtres surnaturels qu'on savait responsables de la misère et des maux qui frappaient sans relâche. De tous, l'Ankou, l'ouvrier de la mort, était le plus craint, et c'est cette terrible image qui frappa avec une violence inouïe l'esprit de la petite Hélène Jégado. Blottie contre le granit glacé des gigantesques menhirs, l'enfant minuscule se persuada qu'elle était l'incarnation de l'Ankou. Elle devait donc tuer tous ceux qui se trouveraient sur sa route et remplit sa mission avec une détermination et un sang-froid qui glacent le sang. Après avoir empoisonné sa propre mère qui l'avait surnommée « Fleur de tonnerre », elle sillonna la Bretagne, éliminant sans la moindre hésitation tous ceux qui accueillaient avec bonheur cette cuisinière si parfaite. Elle tuait tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards et nourrissons. Elle empoisonnait dans les maisons, dans les presbytères, dans les couvents, dans les bordels. Et elle était si bonne, si compatissante aux chevets des mourants, que personne ne pouvait soupçonner un seul instant son monstrueux dessein. Au contraire, on plaignait cette personne si dévouée que la malchance conduisait toujours dans des familles victimes de la guigne. À laisser trop de traces, elle finit par se faire prendre, le jour ou elle s'attaqua à un ancien juge, expert en affaires criminelles. Hélène Jégado reste la plus grande « serial killer » de France et, sans doute, du monde entier. lnterview de Jean Teulé " Fleur de Tonnerre"

    BONUS :  La reconstitution du procès d'Hélène Jegado à la cour d'assises d'Ille et Vilaine, à Rennes, le 6 Décembre 1851. (Archives de l'Ina 24/01/1967) 


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    Eté comme hiver, qu'il vente ou qu'il neige, monsieur Voyelle randonne, s'en donne à coeur joie sur les chemins de France et de Navarre.

    Il rapporte souvent des merveilles de Dame Nature et vide ses poches dans la kitchen. Thym, lavande, pétale de rose et de coquelicot, feuille de tilleul, romarin, feuille de laurier...mènent parfois la danse jusque dans le living-room.

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    mon Instant.T pour Nikit@



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    photo©Voyelle


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    Quand voyager en autocar te fait voir la vie d'en haut, tu découvres d'autres horizons. T'as l'impression de partir au fin fond du fond de je ne sais où, alors que ta destination n'est qu'à 41 km de ton domicile. Le temps est juste un peu plus long qu'un trajet en voiture. Oui mais - car il y a toujours un mais qui se glisse entre les mots - quand tu n'as plus de voiture, tu fais comment ?! Bah, tu voyages en autocar ! Et comme t'es en vacances, tu te fous complètement du temps qui passe.

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    Fécamp /Veules-les-Roses en autocar - avec un arrêt de 45 minutes à Saint-Valéry-en-Caux - c'est sûr c'est pas pareil que de voyager en hélico. Oui mais - car il y a toujours un mais qui se glisse entre les mots - quand tu n'as pas d'hélico, tu fais comment ?! Bah, tu voyages en autocar !


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  • Une lecture qui ne manque pas d'intérêt par sa richesse et sa diversité historique, sans parler de la variante des nationalités et des cultures des personnages - Allemands ( Souabes), Hongrois, Serbes et Roms - qui figurent dans l'histoire. La vie de Jacob se joue dans une réalité historique - 1920 à 1950 - marquée par des événements dévastateurs et violents. « Toute tempête renferme un diable. Aussi bien les tempêtes d'été passagères que celles qui s'abattent sur le pays pendant plusieurs jours. Le diable se cache de Dieu. Plus il a peur plus il soulève la terre et les airs avec force. Mais cela ne lui sert pas à grand-chose. Quand la tempête hurle à travers champs, les hommes savent déjà que Dieu a trouvé le diable. S'il a de la chance, il arrive à s'enfuir. Il sort de l'ouragan, le vent tombe et les nuages se dissipent comme s'ils n'avaient jamais existé. Mais il est trop tôt pour respirer, car le diable traqué a urgemment besoin d'un nouveau camouflage. Il le cherche dans la fourrure d'un chat ou dans l'épaisse cime d'un hêtre. Ceux qui osent sortir de chez eux ces jours-là resserrent leurs vêtements plus près du corps pour qu'il ne s'y faufile pas. Mon père surgit d'un tel orage en juillet 1924 et contredit jamais ceux qui pensaient qu'il avait pactisé avec le diable. Ni le jour où il épousa ma mère, ni lorsqu'elle me mit au monde (...) » Jacob avec un C est né sur une charrette de fumier. Il est un mal-né, un mal aimé. Son père ne reconnait pas en lui son fils légitime. Il l'accuse d'être un chétif ,un moins que rien et lui reproche de porter l'odeur de sa naissance. Dire que Jacob est né sous une bonne étoile serait trop simple car il va devoir apprendre à survivre face à la persécution,la trahison, la faim, la violence, la mort. "Le turbulent destin de Jacob Obertin" est un récit qui ne manque pas d'égratigner la bonté humaine, d'écorcher l'amour filial. Un récit puissant, magnifiquement écrit par un auteur qui a vécu l'exil.

    Catalin Dorian FLORESCU, né à Timioara en 1967, passe son enfance et sa jeunesse en Roumanie, et voyage huit mois en Italie et aux États-Unis en 1976. En 1982, la famille fuit la Roumanie et s’installe en Suisse. Il y étudie la psychologie et exercera la profession de psychothérapeute pendant plusieurs années avant de se consacrer pleinement à l’écriture en langue allemande, à Zurich où il vit. 

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    Editions seuil - 2013

    Traduit de l'allemand par Barbara Fontaine

    Quatrième de couverture

    Comme tant d’autres Lorrains, les ancêtres de Jacob Obertin ont émigré dans le Banat à la fin du XVIIIe siècle, en quête d’une vie meilleure. Mais à quel prix ? Jacob a tiré la mauvaise carte : après avoir perdu son amoureuse et sa mère de cœur, il est confronté à la trahison de son père. Pourtant, la vie met aussi sur son chemin des gens qui l’aident à surmonter les vicissitudes de l’Histoire, guerre, dictature et déportation, et à tenter toujours un nouveau départ. Situé entre la fin des années vingt et le début des années cinquante du siècle dernier, Le Turbulent Destin de Jacob Obertin est une fantastique épopée familiale qui nous entraîne sur les traces des germanophones de Roumanie depuis la guerre de Trente Ans. Ce récit épique poignant, tendre, riche en truculences et en péripéties, peuplé de personnages hauts en couleur, constitue un concentré époustouflant de l’histoire de l’Europe.

    Barbara Fontaine a traduit une vingtaine d’ouvrages de l’allemand, notamment les romans d’auteurs contemporains tels que Hans-Ulrich Treichel, Katja Lange-Müller, Robert Menasse, Kevin Vennemann et Klaus Hoffer. Elle est lauréate du prix André-Gide 2008 pour la traduction d’Un pays invisible de Stephan Wackwitz, et du prix Amphi 2010 pour la traduction de Près de Jedenew de Kevin Vennemann.


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  • Le temps de digérer...une p'tit heure à la cabane de "Lire à la plage". Découverte d'un livre jeunesse qui rappelle joyeusement le temps des vacances, la plage, le camping, les premiers émois, les cartes postales, les coups de soleil."Jacotte en vacances" de Géraldine Collet, c'est l'enfance retrouvé !

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     illustrations de Estelle Billon-spagnol 

    Résumé de l'éditeur ( Hélium - 2011) à partir de 6 ans

    Quand Jacotte part en vacances, ça donne : un camping de la Mouette rieuse une tente impossible à monter un parasol (mais, vraiment, c'est la honte) un chien qui se prend trop au sérieux, des kilomètres qui usent les souliers (arnaque !), des parents panés, une maîtresse en maillot de bain, des soirées karaoké, un Léon collant, deux cartes postales et une petite fille en pleine forme ! 

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