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    Ce qu’il y a de chouette dans une famille, c’est d’avoir un frère ou une soeur. On peut même parfois être une famille nombreuse et se retrouver à partager sa vie avec 1, 2, 3…4 frères et soeurs et même plus. Moi, j’ai une soeur. Elle est née avant moi . Je crois que je n’étais pas encore prête à sortir pour explorer le monde alors je l’ai laissé passer la première, à la condition  qu’une fois dehors elle me parlerait de l’autre monde. Si il y avait le moindre danger elle devait m’empêcher de sortir. C’est ainsi que nous avons signé notre premier pacte de soeurs.  Toutes les nuits, pendant deux ans, nous avons partagé nos rêves. Une nuit, elle m’a dit qu’une fois dehors,  il ne pouvait rien nous arriver  puisque nous avions un papa et une maman qui veillaient sur nous. Alors j’ai respiré très fort pour me donner du courage et je suis enfin sortie pour la rejoindre. Elle m’attendait…
     

    Penchée sur moi, elle me regarde avec un grand sourire. Elle a de jolis yeux noisettes. Elle s’appelle Marie. J’aime bien. C’est joli !  J’essaye de la prendre dans mes bras pour lui montrer que je suis heureuse de la revoir mais je n’ai plus de force. Le voyage m’a épuisé. Je ne vais tout de même pas m’endormir maintenant, je viens à peine de la retrouver ! C’est à ce moment là que je me suis aperçu qu’elle avait des cheveux sur la tête. De jolis cheveux bruns et frisés.  

    Elle était frisée comme  un…mm…mo…u…mou…mou…ton…mouton! Mouton ! Mon premier mot ! Quand elle m’a pris dans ses bras, j‘ai su qu’elle me protègerait le temps que je découvre moi aussi, la vie à l’extèrieur puis mes yeux se sont fermés lentement sur son sourire.

    © voyelle


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  • Les souris jouent les paparazzis” ?!  Alors,  ATTENTION ! car si Mademoiselle Féline porte plainte pour atteinte à sa vie privée, cela coûtera cher en croquettes et pas sûr que le juge tiendra compte des kilos superflus de Mademoiselle Féline, surtout si c’est un lion.

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    © voyelle


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  • J'ai des taches de rousseur qui recouvre une bonne partie de mon visage. Il paraît que c’est joli. Moi, je n’aime pas. L’été, c’est pire. Le soleil fait ressortir encore plus ces vilaines taches brunes. Quand je rentre de vacances, mes amis se moquent de moi et me disent que j’ai bronzé à travers une passoire. Maman n'arrête pas de me dire que cela fait partie de mon charme. Pas sûr !

     

    Cet été, je passe mes vacances chez Emile et Simone, mes grands-parents paternels. Ils ont une ferme en Normandie. Les cochons, les lapins, les poules, les canards, les chèvres…ça va, mais… j’ai peur des vaches ! Cela fait pourtant des années qu’on se connaît, elles et moi, mais je n’arrive pas à m’y faire. Je suis morte de peur quand la barrière de l'enclos est ouverte et qu'elles me regardent avec leurs grands yeux. 

    Généralement, grand-père n’est pas loin. Pourtant il sait bien que j’ai peur mais il n'aime pas les poltrons. Je me demande d'ailleurs s’il n’en fait pas exprès de laisser ouvert l'enclos. Je suis sa petite-fille tout de même ! Et un accident est vite arrivé ! 

    Comment faire pour échapper à ces masses de viande, aux langues râpeuses ?  Grand-père Emile serait bien embêté si il m'arrivait quelque chose. 

    S'te plaît, Grand-père, n’oublie plus de fermer la barrière de l’enclos,  Je tiens à moi, merci. 

    © voyelle


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    Alain Bertrand pointe avec dérision un regard aiguisé sur notre rapport  avec  les objets qui facilitent notre quotidien. Jusqu'où nos accessoires, ustensiles en tout genre, indispensables à notre vie d'homme et de femme moderne peuvent-ils être néfastes ? L'auteur en parle avec beaucoup d'humour et de poésie... Belge ! Lisez-le en mangeant un cornet frite, ambiance caustique garantie ! Et vous savez quoi ? j'ai envie de m'acheter une yaourtière ! 



    Editions Le Dilettante - 2007

    4ème de couverture

    L’homme, j’espère que je n’apprends rien à personne, est un mammifère dressé qui vit essentiellement dans les supermarchés. On peut, là, l’observer à loisir et noter le fonctionnement de son mode de vie. C'est ce qu’a fait l’anthropomane Alain Bertrand, un disciple de Vialatte ayant emprunté, sans la rendre, la boîte à outils de Carelman, passionné de cet espèce d’être. Il nous le catalogue avec minutie et détaille le sens rituel du barbecue, l’essence tragique de l’applique murale, l’ambiguïté du string, la fonction psychique du magazine usagé (dit de salle d’attente) et celle, anxiolytique, du Tupperware. On y apprend que « la machine à café est une vache à lait sans le fumet de la campagne ». Grâce à lui, le sous-texte affectif du vernis à orteil tombe le masque, le caddie trouve enfin un avocat et le tire-bouchon sa définition absolue : « le tire-bouchon déplante le liège et enchante le verre. C’est l'enfant naturel de la vrille et du flacon ». Il y en a encore un stock à déballer, j’ai tout dans le coffre arrière. Bilan : un livre essentiel pour survivre en milieu humain, le plus dur milieu du monde. Alain Bertrand «connaît l’homme comme s’il était la grand-mère du diable» : suivez le guide !

    EXTRAIT :


    À la belle saison, l’Homme exhibe ses barbecues et rejoue l’histoire du monde. D’abord, la guerre du feu. Le bois, il l’achète en filet à la station service. C’est un anachronisme,mais l’homme moderne n’a peur de rien. Il chiffonne les pages de son journal et pulvérise des caissettes à coups de hache.
    Cette sauvagerie roule des muscles primitifs sous son t-shirt. La soif le gagne ; les fagots refusent de s’embraser. L’homme se débouche un rosé et déballe une briquette de pétrole. La chose fume, empeste, asphyxie comme le bûcher de Jeanne d’Arc. Le charbon de bois étouffe le début d’incendie.
    L’homme recourt au carton de lait qu’il agite comme un esclave devant la reine de Saba. Au mépris de toute chronologie, il branche un sèche-cheveux et s’imagine autour d’une Africaine à la sortie du bain. Les braises sanglotent, les brandons étincellent, la viande graillonne et empeste. Michel Strogoff pleure toutes les larmes de l’âme russe.Dante décrit L’Enfer en croquant des cacahuètes. L’homme enfile des bouts de viande crue sur une brochette et fatigue la salade. Il se rêverait bien dans un roman de cape et d’épée, ou sur une île de pirates en train de lamper du rhum. Les spare ribs l’entraînent à la conquête de l’Ouest, les côtes de mouton le poussent vers une Australie aborigène, les patates sous alu le plongent dans les tranchées de 14-18.

    Quant au thüringer, il le propulse dans l’ombre d’une taverne bavaroise, sous le mufle huileux et rose d’un oberstumfurher. Cette leçon d’histoire renvoie l’homme aux misères de son conditionnement.Misères qu’il fuit en catimini : sur une grille toute calcinée, comme un indigène de retour de la chasse, le mâle ramène son lard et ses saucisses. La femelle, les rejetons, le chien bavent devant le feu. Chacun se rue sur son morceau qu’il trempe dans le sang du ketchup. Vient le moment où le mâle grogne et brille des joues. Sa femme luit de même et flatte le molosse : la vaisselle, d’abord. Ensuite, la guerre du feu.

     


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    Rien de surprenant mais" Une douloureuse absence" reste un roman émouvant !
    Cela m'a rappelé l'univers de Dickens dans " Les grandes espérances " et celui de Gorki dans "Ma vie d'enfant".
    Sacrées références tout de même !



    Editions Pocket-2006

    4ème de couverture

    À douze ans à peine, Thomas Talcott a déjà compris qu’il ne pouvait compter que sur lui-même. Fuyant une existence misérable, sa mère l’a abandonné. Et son père est toute la journée sur les routes, à la recherche du moindre travail. Alors Thomas veille sur sa petite sœur, Margaret. Un peu de pêche, des mûres vendues à la sauvette, quelques douceurs données par des voisins compatissants : ensemble, ils s’improvisent une vie. En attendant que leur mère revienne et que tout soit comme avant.

    Mais le courage et la volonté ne suffisent pas toujours à infléchir un destin…

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    Un livre ''Coup de Poing''... et ça fait très mal. Plus JAMAIS çà ! a t-on envie de hurler. Personne sensible s'abstenir.



    Editions Gallimard - 2007

    4ème de couverture

    En 2005, Jean-Yves Cendrey publia 'Les Jouets vivants". Il y racontait l'histoire authentique d'un instituteur pédophile en Normandie. A la suite de cette publication, il reçut un important courrier : témoignages, récits, appels au secours... Tout d'abord, il décida de ne pas répondre : le rôle de l'écrivain n'est pas de rendre la justice, ni de mener des enquêtes policières. Une lettre, cependant, ne se laissait pas oublier. Rédigée par une mère, elle décrivait la vie et le suicide de Céline, une jeune fille du sud de la France, qui avait eu à connaître un instituteur semblable : lui aussi utilisait pour son plaisir les enfants dont il avait la charge, lui aussi était protégé par sa corporation, par sa hiérarchie, par les parents eux-mêmes, par leur peur des uns et des autres, bref par une société plus désireuse de silence que de vérité - le prix à payer fût-il pour les enfants celui de la souffrance ineffaçable, voire de la mort. C'est l'histoire de Céline que Jean-Yves Cendrey a décidé de raconter ici. Revisitant le genre littéraire du tombeau, il grave une stèle pour qu'un peu d'elle vive encore : l'essentiel de la littérature est dans ce geste.


    EXTRAIT :

    Céline

    C'est au détour d'une phrase intrigante que l'on vous croise, longtemps après votre mort. On pourrait la citer, rapporter dans quelles circonstances on l'a lue. Mais à quoi bon, puisque vous n'êtes rien pour nous, et que ça ne sera sous peu qu'une formalité que de vous laisser à votre sanglant anonymat.

    Rien ne se passe comme prévu. D'intrigante, la phrase s'est faite obsédante. Elle oblige à imaginer, et cela n'est pas supportable. Alors on part à votre recherche, Céline.

    À cinq ans de distance et six cents kilomètres plus tard, on vous trouve enfin. Votre corps repose assis sur le sol, adossé contre le mur de gauche. Vos vêtements sont en ordre. Votre tête est affaissée sur votre poitrine. Votre main droite tient une arme à feu de type revolver RMR Manurhin spécial police F1, calibre 357 magnum.

    Tandis qu'il dégage l'arme de votre main, un homme dit votre corps raide et froid au toucher, le dit celui d'une jeune femme de race blanche, grande, athlétique, aux cheveux longs et bruns. Il dit l'arme approvisionnée. Il dit la neutraliser en basculant le barillet. Il dit qu'une cartouche percutée se trouve face à la chambre de l'arme. Il dit que le barillet contient six cartouches de calibre 38 spécial, dont une seule est percutée. Il dit que cette arme est la vôtre.

    Votre tête dans ses mains, un nouvel homme dit constater la présence d'un orifice temporal droit et d'un second orifice, temporal gauche, compatible avec un trajet de projectile de droite à gauche, légèrement en haut et en arrière. Il dit noter la présence d'un écoulement de sang séché entre vos narines et vos lèvres, de fines gouttelettes de sang séché sur vos mains, de beaucoup de sang sur votre pantalon de jean.

    Les deux hommes déplacent votre corps et disent observer un impact de projectile sur le mur du fond, à 75 centimètres de hauteur et à 19 centimètres de l'angle de ce mur avec le mur de gauche. Ils disent découvrir une balle écrasée ainsi que la chemise du projectile. Ils disent trouver sur vous un trousseau de clés, une pièce d'identité, ainsi qu'une somme d'argent liquide de 155 francs, constituée d'un billet de cent francs, de quatre pièces de dix francs, deux pièces de cinq francs, deux pièces de deux francs, et une de un franc.

    Un troisième homme ouvre votre sac à dos et dit trouver un walkman, un téléphone portable, un roman, une casquette, deux sous-vêtements, une montre, une boîte de vitamines, une brosse à cheveux, un bloc de feuillets, un carnet de musique, un agenda, des accessoires de maquillage.

    Il se rend dans la pièce contiguë où il inventorie un casier à votre nom. Il dit y trouver une vareuse, un blouson d'intervention, une cravate, un pull, un calot, un imperméable, un ceinturon supportant des menottes et leurs clés, une matraque, un étui de revolver et un (...)


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